Été 1914 : la déclaration de guerre Avant la rentrée universitaire fixée en novembre, ce sont les cours estivaux de français destinés aux étudiants étrangers qui sont perturbés par l’entrée en guerre au mois d’août. Cette école d’été se déroulait en deux sessions, l’une en juillet et l’autre en août, à Boulogne-sur-Mer. Pour l’été 1914, 216 étudiants y étaient inscrits. Les enseignements portaient sur la littérature, la civilisation française, la phonétique, la grammaire, le style, la lecture, la conversation et la traduction. Sur les 143 étudiants inscrits à la session de juillet on compte 69 Anglais, 35 Allemands, 14 Russes, 7 Autrichiens, 5 Hongrois, 4 Suédois, 2 Hollandais, 2 Canadiens, 2 Français, 1 Américain, 1 Colombien, 1 Finlandais. Le secrétaire de la société de patronage des étudiants étrangers, qui écrit son rapport pour l’été 1914 après la fin du conflit,pour lire la suite…
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La vie quotidienne à la faculté de droit de Paris pendant la Grande Guerre
« Il y a dans la vie d’une Faculté, comme dans celle d’une famille, des faits qui se répètent, à peu près toujours les mêmes, ce sont les plus nombreux et les plus nécessaires. Il y a aussi quelquefois des faits nouveaux, apportant une modification, petite ou grande, dans leur organisation et leur fonctionnement. Ils sont nécessaires eux aussi, mais il ne faut pas qu’ils se répètent trop souvent, sous peine d’amener une instabilité trop grande dans une existence dont la continuité et la régularité sont en quelque sorte la loi fondamentale. La vie des corps, comme celle des familles, comporte enfin des événements heureux et aussi des événements malheureux. Sans cela serait-elle vraiment de la vie ? » ; ces remarques sont exprimées par le doyen Ferdinand Larnaudepour lire la suite…
La guerre dans le quotidien de la faculté de droit de Toulouse
Le 9 juin 1929, à l’occasion de la commémoration du 700e anniversaire de la fondation de l’université de Toulouse, l’historien du droit Joseph Declareuil (1863-1938) retrace l’histoire de l’institution. Il évoque alors « vingt générations de maîtres et de disciples [qui] ont successivement apparu, pensé, agi, bataillé pour acquérir le savoir, puis se sont évanouies sous le voile des temps qui ont fui » et propose de « cueillir quelques leçons de ce grand passé ». Déroulant le long fil de l’histoire du Studium Tolosanum, il s’attarde peu sur la faculté de droit à la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle. Il évoque rapidement de nouvelles chaires et cours, la création d’instituts, les relations avec les écoles pratiques de droit et de notariat ou encore la reformation en 1906pour lire la suite…
Supprimée, provisoire, consacrée : la difficile renaissance de la faculté de droit à Bordeaux
Ayant connu assez tôt l’expérience de l’enseignement avec son auditorium et les cours d’Ausone (≃ 310-394) au ive siècle de notre ère, Bordeaux doit pourtant attendre longtemps avant de voir l’ouverture de sa première université officielle. Ville riche d’un port marchand à l’importante activité, ce n’est qu’au xve siècle que l’enseignement du droit y est dispensé dans l’Universitas Burdigalensis. Sa structure restera sensiblement identique pendant près de 350 ans avant d’être balayée par les élans révolutionnaires. La cité connaîtra nombre d’arrêtistes/jurisconsultes de renom tels que Nicolas Boerius (1469-1539), Bernard Automne (1574 ?-1666), Étienne Cleirac (1583-1657), Abraham Lapeyrère (1598 ?-1690 ?), ou encore le célèbre parlementaire Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu (1689-1755). La Révolution de 1789 entraîne, à Bordeaux comme ailleurs, la disparitionpour lire la suite…
Toulouse et Paris : deux Facultés de droit liées et concurrentes
Paris et Toulouse sont les deux plus grandes facultés de droit françaises. Tout au long du xixe siècle, elles dominent le paysage académique de l’Hexagone, notamment par leur attractivité, le nombre de leurs étudiants inscrits et des diplômes délivrés. Elles partagent avec les autres facultés juridiques (une dizaine sur le territoire national) crées par Napoléon, à partir de 1804, une même vocation professionnalisante : elles organisent des examens et délivrent prioritairement les titres nécessaires à l’accès aux professions juridiques et judiciaires (magistrats, avocats, professeurs, etc.) pour les enfants des classes les plus favorisées. Partout, l’enseignement est centré sur le droit civil, le droit romain et la procédure. Il ne fait guère de place – ou très exceptionnellement – aux autres branches du droit (le droit administratif, le droit commercialpour lire la suite…