Category: Des institutions face à l’Histoire

Des institutions face à l'Histoire

Raymond Thamin (1857-1933) : Mémoires du recteur de l’académie de Bordeaux dans la Grande Guerre

Scrutant le passé en quête d’informations sur la faculté de droit de Bordeaux pendant la Grande Guerre, l’historien ne peut qu’être interpellé par la découverte d’une figure méconnue qui fut pourtant une personnalité publique importante dans l’histoire de la Troisième République. En effet, Raymond Thamin, recteur de l’académie de Bordeaux pendant la Grande Guerre, est un intellectuel ayant eu une carrière exceptionnellement brillante. Élève de l’école normale supérieure (1877), agrégé de philosophie (1880), docteur ès lettres avec une thèse sur Saint Ambroise et la morale chrétienne au ive siècle (1896), maître de conférences à la faculté de lettres (1884) et professeur au lycée Condorcet de Lyon (1894), auteur notamment d’un ouvrage en philosophie de la pédagogie intitulé L’éducation et le positivisme, couronné par l’Académie despour lire la suite…

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La bibliothèque universitaire de Dijon sur le front de la guerre (14-18) : continuité et influence américaine

Introduction L’université de Bourgogne nait tardivement en 1722 sous la forme d’une unique faculté de droit. Fermée à la Révolution, elle fait partie des douze écoles de droit réinstallées par le décret de 1804. Inaugurée en 1806, elle est rejointe dès 1808-1809 par une faculté des lettres, une faculté des sciences, et une école spéciale de médecine et de pharmacie. Originellement limitée donc à une faculté de droit, cette dominante reste longtemps prégnante, notamment dans les collections de la bibliothèque universitaire. Durant la première guerre mondiale, Dijon fut considérée comme une «  ville de l’arrière  ». Sa situation géographique en fit un lieu d’accueil des régiments militaires français et américains, un lieu de passage des réfugiés comme des troupes. La ville ne connut ni bombardement ni attaquepour lire la suite…

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La bibliothèque universitaire de Lille dans la Grande Guerre

Historique et fonctionnement Jusqu’en 1887, les facultés de droit et de lettre et leur bibliothèque sont installées à Douai. À cette date, les deux facultés rejoignent celles de sciences et de médecine à Lille, avec un organigramme fusionnant déjà toutes les bibliothèques. Les quatre facultés sont ensuite réunies au sein de l’université de Lille en 1896. En 1914, la bibliothèque universitaire est désormais installée dans un bâtiment récent, inauguré en 1907. Ce bâtiment a été spécialement conçu pour servir de bibliothèque : il répond aux standards professionnels de l’époque. En 1903-1904 Paul Vanrycke, directeur de la bibliothèque, a d’ailleurs réalisé un voyage d’étude en Allemagne (dont Strasbourg), en Belgique et aux Pays-Bas pour préparer son projet. C’est un bâtiment de 1 570 m². La salle de lecture est éclairée par unepour lire la suite…

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La bibliothèque de la faculté de droit de Paris dans la Grande Guerre

Début août 1914, lorsque la guerre éclate, la bibliothèque de la faculté de droit de Paris est une institution bien rodée et toujours en expansion (par comparaison, voir l’article sur la bibliothèque de Toulouse). Elle a entamé son développement trente-huit ans plus tôt, à partir de 1876, avec la nomination à sa tête de son premier bibliothécaire professionnel, Paul Viollet. Marque d’une volonté de faire sortir la structure de son état embryonnaire, cette nomination s’est accompagnée de constructions architecturales, d’augmentation des budgets et d’accroissement des effectifs. Ainsi, entre 1876 et 1914, sous l’impulsion et la direction de Viollet, la bibliothèque est passée de 20 à près de 300 places assises, de 15 000 à 112 000 ouvrages, de quelques dizaines à environ 600 abonnements de périodiques, de deux à dix membrespour lire la suite…

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La bibliothèque universitaire de Toulouse et sa section droit-lettres dans la Grande Guerre

Soucieuse de relever le niveau de l’enseignement supérieur du pays, et considérant l’importance des bibliothèques dans la réalisation de ce dessein, la Troisième République entreprit par une abondante production réglementaire d’organiser les bibliothèques universitaires. À Toulouse, ces efforts eurent pour conséquence la création, dès 1879, d’une bibliothèque universitaire unifiée. Mais ce n’est qu’en 1891 que l’organisation définitive fut établie avec, pour desservir les quatre facultés, deux sections géographiquement distinctes : médecine-sciences aux allées Saint-Michel et droit-lettres dans les locaux de la faculté de droit aujourd’hui dénommés « anciennes facultés ». Vite à l’étroit, la section droit-lettres déménagea en juillet 1910 pour s’installer au 56, rue du Taur, dans les locaux de l’ancien grand séminaire de Toulouse. L’installation comportait une salle de lecture de 32 mètres sur 9, avec unepour lire la suite…

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Dans une Belgique sans universités, la création de l’«  Université von Bissing  »

La création de la Vlaamsche Hoogeschool, plus connue sous le nom de «  Université von Bissing  », marque un temps fort de la période d’occupation et des relations qu’entretiennent au cours de cette période, les autorités occupantes, les activistes flamands et les «  patriotes  ». Alors que, dans le contexte de l’occupation, les universités ont fermé leurs portes, une institution universitaire est créée en Flandre — à Gand — en 1916, avec l’appui des autorités allemandes. Présenter ce moment et cette institution particulière exige de la situer dans le contexte des revendications flamandes qui se sont développées au cours des décennies qui ont précédé. La Belgique, depuis son indépendance, a fait du français sa seule langue officielle et a négligé la langue et la culture flamande. L’ensemble de l’enseignement est organisé en français.pour lire la suite…

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Un espace de survivance de la formation des juristes à Bruxelles  : l’Université nouvelle

L’invasion allemande, au mois d’août 1914, est bientôt suivie de l’occupation de la plus grande partie du pays. Le contexte de guerre et l’occupation font obstacle à la reprise des cours  : une partie des professeurs et des étudiants sont partis ou sont sur le front. À Louvain, le sac de la ville, le massacre et l’incendie de la bibliothèque universitaire forment un obstacle majeur. À Liège, le saccage des locaux de l’université empêche toute reprise dans des conditions «  normales  ». Ces circonstances conduisent les quatre universités que compte alors la Belgique, les universités d’État de Liège et de Gand ainsi que les universités libres de Bruxelles et de Louvain, à fermer leurs portes. À l’université libre de Bruxelles, la séance de rentrée académique, prévue le 14 octobre 1914, n’aurapour lire la suite…

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L’université de Lille et sa faculté de droit dans la Grande Guerre

Été 1914  : la déclaration de guerre Avant la rentrée universitaire fixée en novembre, ce sont les cours estivaux de français destinés aux étudiants étrangers qui sont perturbés par l’entrée en guerre au mois d’août. Cette école d’été se déroulait en deux sessions, l’une en juillet et l’autre en août, à Boulogne-sur-Mer. Pour l’été 1914, 216 étudiants y étaient inscrits. Les enseignements portaient sur la littérature, la civilisation française, la phonétique, la grammaire, le style, la lecture, la conversation et la traduction. Sur les 143 étudiants inscrits à la session de juillet on compte 69 Anglais, 35 Allemands, 14 Russes, 7 Autrichiens, 5 Hongrois, 4 Suédois, 2 Hollandais, 2 Canadiens, 2 Français, 1 Américain, 1 Colombien, 1 Finlandais. Le secrétaire de la société de patronage des étudiants étrangers, qui écrit son rapport pour l’été 1914 après la fin du conflit,pour lire la suite…

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La vie quotidienne à la faculté de droit de Paris pendant la Grande Guerre

« Il y a dans la vie d’une Faculté, comme dans celle d’une famille, des faits qui se répètent, à peu près toujours les mêmes, ce sont les plus nombreux et les plus nécessaires. Il y a aussi quelquefois des faits nouveaux, apportant une modification, petite ou grande, dans leur organisation et leur fonctionnement. Ils sont nécessaires eux aussi, mais il ne faut pas qu’ils se répètent trop souvent, sous peine d’amener une instabilité trop grande dans une existence dont la continuité et la régularité sont en quelque sorte la loi fondamentale. La vie des corps, comme celle des familles, comporte enfin des événements heureux et aussi des événements malheureux. Sans cela serait-elle vraiment de la vie ? » ; ces remarques sont exprimées par le doyen Ferdinand Larnaudepour lire la suite…

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La guerre dans le quotidien de la faculté de droit de Toulouse

Le 9 juin 1929, à l’occasion de la commémoration du 700e anniversaire de la fondation de l’université de Toulouse, l’historien du droit Joseph Declareuil (1863-1938) retrace l’histoire de l’institution. Il évoque alors «  vingt générations de maîtres et de disciples [qui] ont successivement apparu, pensé, agi, bataillé pour acquérir le savoir, puis se sont évanouies sous le voile des temps qui ont fui  » et propose de «  cueillir quelques leçons de ce grand passé  ». Déroulant le long fil de l’histoire du Studium Tolosanum, il s’attarde peu sur la faculté de droit à la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle. Il évoque rapidement de nouvelles chaires et cours, la création d’instituts, les relations avec les écoles pratiques de droit et de notariat ou encore la reformation en 1906pour lire la suite…