Évoquer ce thème montre combien l’environnement des universités a changé en très peu de générations d’étudiants. Combien de générations d’ailleurs ? Pour la faculté de droit de Toulouse, le point d’inflexion peut être associé à un changement de statut ; de lieu du pouvoir ; de symbole. En 1971, la faculté de droit et des sciences économiques de Toulouse devient l’université des sciences sociales ; le dernier doyen, le professeur Marty, est le premier président de la nouvelle entité ; le lieu du pouvoir bascule de la « vieille fac. » des habitués vers les espaces perçus comme bien aseptisés de la « nouvelle fac. », rapidement décorée du nom hérité de l’ancienne emprise militaire qui l’habitait depuis la Révolution : l’Arsenal. Dans le nouvel ensemble, les étudiants étrangers ne sont plus seulement les individualités,pour lire la suite…
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Les étudiants étrangers en droit en France dans la Grande Guerre
Les études de droit des étrangers en France La grande majorité (près de 80 % en 1902) des étudiants étrangers inscrits en 1913 à la faculté de droit de Paris suivent les cours de licence et/ou de doctorat, après avoir présenté un diplôme d’études secondaires reconnu équivalent du baccalauréat français ; un petit nombre (18 %) sont de simples immatriculés qui ne cherchent qu’un certificat d’assiduité utilisable dans leur pays, souvent des juristes en quête de perfectionnement professionnel ; on ajoute à la liste, du fait de leur importance numérique, une soixantaine d’Égyptiens qui ont commencé leurs études à l’École française de droit du Caire et qui viennent passer leurs examens à Paris. Dans les dernières années du xixe siècle, dans le but notamment d’interdire aux diplômés étrangers unepour lire la suite…
Les étudiants de la Faculté de droit de Lyon dans la Première Guerre mondiale
À la veille du premier conflit mondial, avec sa quinzaine d’enseignants titulaires et ses 585 étudiants, la jeune faculté d’État lyonnaise occupait un rang intermédiaire dans la cohorte des facultés juridiques françaises. Sa création, il est vrai, était encore récente, puisqu’il avait fallu la loi de 1875 sur la liberté de l’enseignement supérieur et la perspective de voir la vieille capitale des Gaules devenir le siège d’une faculté catholique de droit, animée par des notables lyonnais monarchistes et très conservateurs, pour que la création de la faculté d’État s’impose enfin comme une évidence aux yeux des responsables politiques républicains. Hâtivement improvisée à l’automne 1875, la jeune institution d’enseignement supérieur avait vite trouvé son public. Son bassin de recrutement était tout à fait classique pour unepour lire la suite…
Portraits d’étudiants toulousains dans la guerre
À Toulouse, la rentrée universitaire de la première année de guerre a lieu le 9 novembre 1914. Elle s’effectue « de façon normale », rend compte le doyen Maurice Hauriou à ses collègues assemblés. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes. 1 032 inscriptions en 1913, 295 en 1914. En 1916, on n’en enregistrera plus que 175 et, même si la progression reprend quelque peu ultérieurement, ce n’est pas avant 1930 que le seuil du millier d’inscriptions sera de nouveau franchi. La faculté de droit de Toulouse est touchée de plein fouet par le déclenchement des hostilités. Tandis que beaucoup ont déjà rejoint leur régiment ou partiront progressivement, on attend de ceux de l’arrière que, à leur façon, ils se mobilisent aussi. Pour les sursitaires et les exemptés, quoique parfois très temporairement,pour lire la suite…
Les étudiants en droit en France dans la Grande Guerre
Les étudiants en droit de la faculté de Paris font partie au xixe siècle des classes moyennes ou supérieures et sans surprise un cinquième a un père exerçant une profession juridique (juge, avocat, notaire, etc.) ; 40 % sont fils de propriétaires ou de rentiers, 13 % de commerçants, de marchands ou de fabricants, 11 % de fonctionnaires, 4 % de médecins ou de pharmaciens et 3,5 % d’enseignants. Plus que leurs camarades inscrits en médecine, lettres ou sciences, ces étudiants sont originaires de Paris et du département de la Seine (22 %), et non d’une ville de province, ce qui est un indice d’aisance matérielle. Enfin, alors qu’à la fin du siècle, 80 % des étudiants en médecine habitent sur la rive gauche et 19,4 % sur la rive droite, un tiers des étudiantspour lire la suite…
Raymond Thamin (1857-1933) : Mémoires du recteur de l’académie de Bordeaux dans la Grande Guerre
Scrutant le passé en quête d’informations sur la faculté de droit de Bordeaux pendant la Grande Guerre, l’historien ne peut qu’être interpellé par la découverte d’une figure méconnue qui fut pourtant une personnalité publique importante dans l’histoire de la Troisième République. En effet, Raymond Thamin, recteur de l’académie de Bordeaux pendant la Grande Guerre, est un intellectuel ayant eu une carrière exceptionnellement brillante. Élève de l’école normale supérieure (1877), agrégé de philosophie (1880), docteur ès lettres avec une thèse sur Saint Ambroise et la morale chrétienne au ive siècle (1896), maître de conférences à la faculté de lettres (1884) et professeur au lycée Condorcet de Lyon (1894), auteur notamment d’un ouvrage en philosophie de la pédagogie intitulé L’éducation et le positivisme, couronné par l’Académie despour lire la suite…
La bibliothèque universitaire de Dijon sur le front de la guerre (14-18) : continuité et influence américaine
Introduction L’université de Bourgogne nait tardivement en 1722 sous la forme d’une unique faculté de droit. Fermée à la Révolution, elle fait partie des douze écoles de droit réinstallées par le décret de 1804. Inaugurée en 1806, elle est rejointe dès 1808-1809 par une faculté des lettres, une faculté des sciences, et une école spéciale de médecine et de pharmacie. Originellement limitée donc à une faculté de droit, cette dominante reste longtemps prégnante, notamment dans les collections de la bibliothèque universitaire. Durant la première guerre mondiale, Dijon fut considérée comme une « ville de l’arrière ». Sa situation géographique en fit un lieu d’accueil des régiments militaires français et américains, un lieu de passage des réfugiés comme des troupes. La ville ne connut ni bombardement ni attaquepour lire la suite…
La bibliothèque universitaire de Lille dans la Grande Guerre
Historique et fonctionnement Jusqu’en 1887, les facultés de droit et de lettre et leur bibliothèque sont installées à Douai. À cette date, les deux facultés rejoignent celles de sciences et de médecine à Lille, avec un organigramme fusionnant déjà toutes les bibliothèques. Les quatre facultés sont ensuite réunies au sein de l’université de Lille en 1896. En 1914, la bibliothèque universitaire est désormais installée dans un bâtiment récent, inauguré en 1907. Ce bâtiment a été spécialement conçu pour servir de bibliothèque : il répond aux standards professionnels de l’époque. En 1903-1904 Paul Vanrycke, directeur de la bibliothèque, a d’ailleurs réalisé un voyage d’étude en Allemagne (dont Strasbourg), en Belgique et aux Pays-Bas pour préparer son projet. C’est un bâtiment de 1 570 m². La salle de lecture est éclairée par unepour lire la suite…
La bibliothèque de la faculté de droit de Paris dans la Grande Guerre
Début août 1914, lorsque la guerre éclate, la bibliothèque de la faculté de droit de Paris est une institution bien rodée et toujours en expansion (par comparaison, voir l’article sur la bibliothèque de Toulouse). Elle a entamé son développement trente-huit ans plus tôt, à partir de 1876, avec la nomination à sa tête de son premier bibliothécaire professionnel, Paul Viollet. Marque d’une volonté de faire sortir la structure de son état embryonnaire, cette nomination s’est accompagnée de constructions architecturales, d’augmentation des budgets et d’accroissement des effectifs. Ainsi, entre 1876 et 1914, sous l’impulsion et la direction de Viollet, la bibliothèque est passée de 20 à près de 300 places assises, de 15 000 à 112 000 ouvrages, de quelques dizaines à environ 600 abonnements de périodiques, de deux à dix membrespour lire la suite…
La bibliothèque universitaire de Toulouse et sa section droit-lettres dans la Grande Guerre
Soucieuse de relever le niveau de l’enseignement supérieur du pays, et considérant l’importance des bibliothèques dans la réalisation de ce dessein, la Troisième République entreprit par une abondante production réglementaire d’organiser les bibliothèques universitaires. À Toulouse, ces efforts eurent pour conséquence la création, dès 1879, d’une bibliothèque universitaire unifiée. Mais ce n’est qu’en 1891 que l’organisation définitive fut établie avec, pour desservir les quatre facultés, deux sections géographiquement distinctes : médecine-sciences aux allées Saint-Michel et droit-lettres dans les locaux de la faculté de droit aujourd’hui dénommés « anciennes facultés ». Vite à l’étroit, la section droit-lettres déménagea en juillet 1910 pour s’installer au 56, rue du Taur, dans les locaux de l’ancien grand séminaire de Toulouse. L’installation comportait une salle de lecture de 32 mètres sur 9, avec unepour lire la suite…