Author: Des facultés sur le front du droit

Parcours d'étudiants

Les étudiants étrangers en droit en France dans la Grande Guerre

Les études de droit des étrangers en France La grande majorité (près de 80 % en 1902) des étudiants étrangers inscrits en 1913 à la faculté de droit de Paris suivent les cours de licence et/ou de doctorat, après avoir présenté un diplôme d’études secondaires reconnu équivalent du baccalauréat français ; un petit nombre (18 %) sont de simples immatriculés qui ne cherchent qu’un certificat d’assiduité utilisable dans leur pays, souvent des juristes en quête de perfectionnement professionnel ; on ajoute à la liste, du fait de leur importance numérique, une soixantaine d’Égyptiens qui ont commencé leurs études à l’École française de droit du Caire et qui viennent passer leurs examens à Paris. Dans les dernières années du xixe siècle, dans le but notamment d’interdire aux diplômés étrangers unepour lire la suite…

Parcours d'étudiants

Le droit des étudiants soldats belges

L’invasion allemande, au mois d’août 1914, a poussé sous les drapeaux une partie de la population étudiante. Ils ont été contraints d’interrompre leur formation universitaire. Les nécessités de la guerre font obstacle, au cours des premiers mois qui suivent l’invasion allemande, à la reprise d’une activité intellectuelle structurée. Ce n’est qu’un an plus tard, au mois de septembre 1915, que se manifeste, au sein de l’armée, parmi les appelés, le souhait d’une reprise des études. Ce souhait est exprimé par les auxiliaires du service médical de l’armée, qui n’ont pas eu l’occasion de subir la dernière épreuve du doctorat en médecine et qui aimeraient voir organiser un jury d’examen pour qu’ils puissent compléter leur formation et obtenir leur diplôme. Le département de la Guerre y met sonpour lire la suite…

Parcours d'étudiants

Les étudiants de la Faculté de droit de Lyon dans la Première Guerre mondiale

À la veille du premier conflit mondial, avec sa quinzaine d’enseignants titulaires et ses 585 étudiants, la jeune faculté d’État lyonnaise occupait un rang intermédiaire dans la cohorte des facultés juridiques françaises. Sa création, il est vrai, était encore récente, puisqu’il avait fallu la loi de 1875 sur la liberté de l’enseignement supérieur et la perspective de voir la vieille capitale des Gaules devenir le siège d’une faculté catholique de droit, animée par des notables lyonnais monarchistes et très conservateurs, pour que la création de la faculté d’État s’impose enfin comme une évidence aux yeux des responsables politiques républicains. Hâtivement improvisée à l’automne 1875, la jeune institution d’enseignement supérieur avait vite trouvé son public. Son bassin de recrutement était tout à fait classique pour unepour lire la suite…

Parcours d'étudiants

Portraits d’étudiants toulousains dans la guerre

À Toulouse, la rentrée universitaire de la première année de guerre a lieu le 9 novembre 1914. Elle s’effectue « de façon normale », rend compte le doyen Maurice Hauriou à ses collègues assemblés. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes. 1 032 inscriptions en 1913, 295 en 1914. En 1916, on n’en enregistrera plus que 175 et, même si la progression reprend quelque peu ultérieurement, ce n’est pas avant 1930 que le seuil du millier d’inscriptions sera de nouveau franchi. La faculté de droit de Toulouse est touchée de plein fouet par le déclenchement des hostilités. Tandis que beaucoup ont déjà rejoint leur régiment ou partiront progressivement, on attend de ceux de l’arrière que, à leur façon, ils se mobilisent aussi. Pour les sursitaires et les exemptés, quoique parfois très temporairement,pour lire la suite…

Parcours d'étudiants

Les étudiants en droit en France dans la Grande Guerre

Les étudiants en droit de la faculté de Paris font partie au xixe siècle des classes moyennes ou supérieures et sans surprise un cinquième a un père exerçant une profession juridique (juge, avocat, notaire, etc.)  ; 40 % sont fils de propriétaires ou de rentiers, 13 % de commerçants, de marchands ou de fabricants, 11 % de fonctionnaires, 4 % de médecins ou de pharmaciens et 3,5 % d’enseignants. Plus que leurs camarades inscrits en médecine, lettres ou sciences, ces étudiants sont originaires de Paris et du département de la Seine (22 %), et non d’une ville de province, ce qui est un indice d’aisance matérielle. Enfin, alors qu’à la fin du siècle, 80 % des étudiants en médecine habitent sur la rive gauche et 19,4 % sur la rive droite, un tiers des étudiantspour lire la suite…

Parcours d'étudiants

Parcours d’étudiants

19 juin 20189 novembre 2018 Des facultés sur le front du droitParcours d’étudiants Les étudiants en droit dans la Grande Guerre Les étudiants en droit de la faculté de Paris font partie au xixe siècle des classes moyennes ou supérieures et sans surprise un cinquième a un père exerçant une profession juridique (juge, avocat, notaire, etc.)  ; 40  % sont fils de propriétaires ou de rentiers, 13  % de commerçants, de marchands ou de fabricants, 11  % de fonctionnaires, 4  % de médecins ou de pharmaciens et 3,5  % d’enseignants. Plus que leurs camarades inscrits en médecine, lettres ou sciences, ces étudiants sont originaires de Paris et du département de la Seine (22  %), et non d’une ville de province, ce qui est un indice d’aisance matérielle. Enfin, alors qu’à la fin dupour lire la suite…

Des facultés sur le front du droit

Des hommes engagés dans le conflit

Dans Les somnambules. Été 1914 : comment l’Europe a marché vers la guerre (Flammarion, 2013), l’historien Christopher Clark montre comment les hommes d’État européens, chacun pris dans des stratégies politiques et institutionnelles unilatéralement rationnelles, ont été collectivement entraînés dans la Grande Guerre. En transposant la perspective, on peut se demander si, dans la détermination des causes de l’engagement des facultés dans la guerre du droit, ce sont les hommes qui ont entraîné les institutions ou les institutions qui ont mobilisé leurs membres ? Le mouvement apparaissant en définitive largement circulaire, cette partie s’intéresse à l’implication de cette catégorie spécifique de la population en guerre que sont les professeurs de droit et leurs étudiants (français et étrangers, hommes et femmes) pour mettre au jour la variété des engagements, collectifspour lire la suite…

Des institutions face à l'Histoire

Raymond Thamin (1857-1933) : Mémoires du recteur de l’académie de Bordeaux dans la Grande Guerre

Scrutant le passé en quête d’informations sur la faculté de droit de Bordeaux pendant la Grande Guerre, l’historien ne peut qu’être interpellé par la découverte d’une figure méconnue qui fut pourtant une personnalité publique importante dans l’histoire de la Troisième République. En effet, Raymond Thamin, recteur de l’académie de Bordeaux pendant la Grande Guerre, est un intellectuel ayant eu une carrière exceptionnellement brillante. Élève de l’école normale supérieure (1877), agrégé de philosophie (1880), docteur ès lettres avec une thèse sur Saint Ambroise et la morale chrétienne au ive siècle (1896), maître de conférences à la faculté de lettres (1884) et professeur au lycée Condorcet de Lyon (1894), auteur notamment d’un ouvrage en philosophie de la pédagogie intitulé L’éducation et le positivisme, couronné par l’Académie despour lire la suite…

Des institutions face à l'Histoire

La bibliothèque universitaire de Dijon sur le front de la guerre (14-18) : continuité et influence américaine

Introduction L’université de Bourgogne nait tardivement en 1722 sous la forme d’une unique faculté de droit. Fermée à la Révolution, elle fait partie des douze écoles de droit réinstallées par le décret de 1804. Inaugurée en 1806, elle est rejointe dès 1808-1809 par une faculté des lettres, une faculté des sciences, et une école spéciale de médecine et de pharmacie. Originellement limitée donc à une faculté de droit, cette dominante reste longtemps prégnante, notamment dans les collections de la bibliothèque universitaire. Durant la première guerre mondiale, Dijon fut considérée comme une «  ville de l’arrière  ». Sa situation géographique en fit un lieu d’accueil des régiments militaires français et américains, un lieu de passage des réfugiés comme des troupes. La ville ne connut ni bombardement ni attaquepour lire la suite…

Des institutions face à l'Histoire

La bibliothèque universitaire de Lille dans la Grande Guerre

Historique et fonctionnement Jusqu’en 1887, les facultés de droit et de lettre et leur bibliothèque sont installées à Douai. À cette date, les deux facultés rejoignent celles de sciences et de médecine à Lille, avec un organigramme fusionnant déjà toutes les bibliothèques. Les quatre facultés sont ensuite réunies au sein de l’université de Lille en 1896. En 1914, la bibliothèque universitaire est désormais installée dans un bâtiment récent, inauguré en 1907. Ce bâtiment a été spécialement conçu pour servir de bibliothèque : il répond aux standards professionnels de l’époque. En 1903-1904 Paul Vanrycke, directeur de la bibliothèque, a d’ailleurs réalisé un voyage d’étude en Allemagne (dont Strasbourg), en Belgique et aux Pays-Bas pour préparer son projet. C’est un bâtiment de 1 570 m². La salle de lecture est éclairée par unepour lire la suite…