Les documents présentés ci-dessous sont en lien avec les articles accessibles ici.
Les nécessités de la guerre obligent les facultés à s’adapter pour assurer la continuité de leur service d’enseignement. En fonction des établissements, le personnel et les étudiants sont diversement atteints par la mobilisation en 1914 ; sur la longue durée de la guerre, elles subiront toutes les rigueurs du temps. L’ouverture et l’entretien des locaux (amphithéâtres et bibliothèque) oblige à composer avec les économies qui sont imposées. L’organisation des cours doit aussi être revue, autant pour remplacer les professeurs mobilisés, que pour adapter le contenu des enseignements aux évolutions juridiques provoquées par la guerre. Si les liens scientifiques et académiques avec l’Allemagne se rompent, les facultés vont chercher ailleurs de nouveaux contacts, près des pays alliés.
- Des facultés dans la guerre – Bouleversements et adaptations
- Des facultés dans la guerre – Maintien d’une continuité
- Des facultés dans la guerre – Organisation des cours
- Des facultés dans la guerre – Des figures qui s’imposent
- Des facultés dans la guerre – Relations internationales
- Les bibliothèques – Des lieux et des personnes
- Les bibliothèques – Un fonctionnement particulier
- Les bibliothèques – Des institutions mobilisées
Des facultés dans la guerre
Bouleversements et adaptations

Source bibliothèque Cujas, archives de la bibliothèque.
Dès le début du conflit, l'économie est réorientée pour soutenir l'effort de guerre. Ainsi dans cette lettre de début août 1914, le vice-recteur Louis Liard indique au doyen de la faculté de droit de Paris Ferdinand Larnaude que toutes les dépenses qui ne sont pas jugées nécessaires pour la défense nationale doivent être supprimées.
Transcription : « Paris, le 12 Août 1914,Le Vice-Recteur de l'Académie de Paris
à Monsieur le Doyen de la Faculté de Droit.
Les recettes que fera l'université pendant le 1er trimestre de l'année scolaire 1914-1915 seront très faibles. Or nous devons payer régulièrement tous les traitements des emplois créés par l'Université, et nous ne pouvons les payer que sur nos ressources ordinaires.Force est donc de supprimer dès maintenant toutes les dépenses de matériel qui ne sont pas nécessaires,
1° le chauffage et l'éclairage
2° les dépenses des cours, laboratoires et collections, et des travaux pratiques.Veuillez me faire savoir le plus tôt et avec toute la rigueur possible à combien s'élèvent depuis le 1e janvier 1914, les dépenses liquidées et les dépenses engagées pour chacun de ces objets, et veiller de la façon la plus stricte à ce qu'il n'en soit engagé aucune autre, sauf pour les objets intéressant la défense nationale.Toute dépense nouvelle engagée par M.M. les professeurs, chefs de travaux, préparateurs, etc, serait rigoureusement mise à la charge de ceux qui l'auraient engagée.3° Les prescriptions qui précèdent s'appliquent également aux dépenses du matériel de la bibliothèque, à l'entretien des bâtiments, du mobilier et à l'habillement des agents.Signé : L. Liard »


Source Ville de Toulouse, Bibliothèque municipale de Toulouse-Rosalis, cote P014





Source retronews.fr/Bibliothèque nationale de France
Pour les étudiants et professeurs belges, citoyens d'un pays envahi et occupé pendant toute la guerre, la situation diffère évidemment entre ceux qui s'exilent, ceux qui restent, ceux qui sont mobilisés. Ce document et le suivant montrent comment les exilés sont accueillis à bras ouverts, notamment en France et en Angleterre, avec l'exemple des conditions mises en place à Dijon et à Cambridge.
Source Bibliothèque Royale de Belgique
A la suite du sac de Louvain, l'université de Cambridge propose officiellement à l'administration de l'université de Louvain d'accueillir une université bis chez elle pour la durée de la guerre. L'université de Louvain décline l'offre, mais une communauté assez importante de professeurs et d'étudiants belges de toutes les facultés s'exilent de l'autre côté de la Manche, assez pour que pendant environ un an fonctionne une "Belgian University in Cambridge". C'est le fonctionnement de celle-ci que décrit ce document en deux parties.
Source Bibliothèque Royale de Belgique
![<em>[Université Nouvelle] - Tableau statistique : population des étudiants par nationalité.</em>](/wp-content/uploads/cache/2021/11/Liste-du-nombre-detudiant-de-lUniversite-Nouvelle-des-origines-a-1918_Collection-des-Archives-et-Bibliotheques-de-lULB_R/2255129214.jpg)
Source Collection des Archives & Bibliothèques de l'ULB.
En Belgique occupée, pour des raisons pratiques et de principes, les quatre grandes universités décident de ne pas rouvrir. Seule, l'Université nouvelle à Bruxelles fait sa rentrée dès septembre 1914 et fonctionne - avec des aménagements - pendant toute la guerre.
Source Bibliothèque royale de Belgique
Si en France, comme le montre un des documents précédents, avec l'exemple de Toulouse, des mesures sont prises dès le début de la guerre pour les étudiants-soldats, les étudiants belges mobilisés doivent attendre la fin 1917 pour que le gouvernement et l'administration universitaire mettent en place des bibliothèques, des programmes et des examens répondant à leur situation particulière.
Source Universiteitsbibliotheek Gent/Bibliothèque de l’Université de Gand
Dernier cas, très particulier, pour les étudiants et professeurs belges : la création par les autorités allemandes d'occupation d'une université à Gand. Deux documents pour l'évoquer : d'abord une photographie du baron Von Bissing inaugurant la Vlaamse Hogeschool le 21 octobre 1916, suivie du règlement de la nouvelle faculté de droit.![<em>Reglement 's Rijks Hoogeschool Te Gent. Faculteit Der Rechtsgeleerdheid</em>, [1916-1918].](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Reglement_faculte_droit_Vlaamse_Hogeschool_1916-1918_UGent/1588042321.jpg)
Source Universiteitsbibliotheek Gent/Bibliothèque de l’Université de Gand
Règlement de la faculté de droit de la Vlaamse Hogeschool![« [Annonce du doyen Larnaude sur les économies de chauffage nécessaires] », <em>Registres de délibérations du conseil et de l'assemblée de la Faculté de Droit de Paris</em>, séance de l'assemblée du 26 mars 1917](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Assemblée-Faculté-26-mars-1917-économies-chauffage-tiff-132-AJ-16-1799/2660525297.jpg)
Source Archives nationales, cote AJ/16/1799.
Transcription : « Assemblée de la Faculté
Séance du Lundi, 26 Mars 1917.
La Faculté s'est reunie aujourd'hui, à quatre heures et demie, sous la présidence de Mr. Larnaude, doyen
Etaient présents
mm. Jay, Garçon, Souchon, Capitant, Hitier, Meynial, professeurs,
Carpentier, professeur adjoint
Lacour, chargé des fonctions d'agrégé
Et Chapuis, secrétaire.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté
Communications diverses
Mr le Doyen annonce à la faculté que le chauffage doit, jusqu'au 31 Mars, date de la sortie pour les vacances de Pâques être réduit à la durée de la matinée, à raison de l'épuisement de la provision du charbon et de l'impossibilité de s'en procurer d'autre actuellement »
![« [Réflexion sur la création des assistants] », <em>Registres de délibérations du conseil et de l'assemblée de la Faculté de Droit de Paris</em>, séance de l'assemblée du samedi 13 novembre 1920.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Réflexion-sur-création-des-assistants-Assemblée-de-la-faculté-de-Paris-séance-du-13-novembre-1920-AJ-16-1800/3803159370.jpg)
Source Archives nationales, cote AJ/16/1800.
Transcription : « Assemblée de la Faculté
Séance du Samedi 13 novembre 1920
La Faculté s'est reunie aujourd'hui, à quatre heures un quart, sous la présidence de M. Larnaude, doyen.
Etaient présents :
M.M. Jobbé-Duval, Charegrin, Weiss, Cuq, Leseur, Chénoy, Berthélemy, Deschamps, Garçon, Piédelièvre, Souchon, Jacquelin, Bartin, Paul Fournier, Perreau, May, truchy, Wahl, Meynial, Capitant, Hilier, Percerou, Demogue, Collinet, Allix, Heinard, Lévy Ullmann, professeurs,
Ripert, Hugnueney, Rolland, agrégés, Caillemer, Germain-Martin, chargés de cours, Charles Lefebvre, professeur honoraire, et Chapuis, secrétaire.
A raison de l'importance de l'ordre du jour, la Faculté décide, sur la proposition de M. le Doyen que le procès-verbal de la dernière séance sera lu à la prochaine séance.
M. le Doyen saisit la Faculté de la question de l'organisation de Salles de travail et de la nomination des assistants.
Il dit qu'il a obtenu, dans la répartition des fonds de l'Université, une somme de 100.000 francs pour faire face aux besoins de la Faculté. Sur ces 100.000 francs, le Conseil de l'Université a attribué un crédit de 40.000 francs destiné à la rémunération des assistants des Salles de travail. Ces assistants assureront le service des études dans ces salles de travail et ils pourront être employés à faire des cours-conférences pour les démobilisés et pour les engagés spéciaux de la classe 1920 autorisés à suivre l'enseignement de la Faculté. Il s'agit de savoir comment ils seront recrutés, quel grade on exigera d'eux.
M. Garçon expose la façon dont il a organisé le service des assistants dans la salle de travail des Sciences pénales.
Il pense que le recrutement de ces auxiliaires doit se faire parmi les candidats à l'agrégation qui trouveront dans la rémunération qu'on se propose de leur accorder une sorte de bourse d'études. Il demande quel sera le taux de la rémunération.
M. le Doyen fait observer que bien des questions se posent pour arriver à déterminer ce que sera le statut des assistants
Sur sa proposition, la Faculté nomme une commission chargé de faire des propositions.
Cette commission est composée de M.M. Cuq, Leseur, Garçon, Capitant, Percerou, Collinet. Elle se réunira très prochainement.
A propos de la Salle de travail de Sciences pénales, M. le Doyen […] »
![« [Réflexion sur la création des assistants] », <em>Registres de délibérations du conseil et de l'assemblée de la Faculté de Droit de Paris</em>, séance de l'assemblée du samedi 13 novembre 1920 (fin).](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Réflexion-sur-création-des-assistants-Assemblée-de-la-faculté-de-Paris-séance-du-13-novembre-1920-AJ-16-1800_2/216193222.jpg)
Transcription : « […] fait savoir qu'il a obtenu pour les professeurs préparant au certificat, qui ont fait des conférences l'année dernière, un crédit de 100 francs par conférence faite, sans que la remunération totale puisse être supérieure à 2.000 francs.
Doctorat politique et économique Partie générale.
M. le Doyen appelle l'attention de la Faculté sur la crise du Doctorat Juridique. Les inscriptions du début de l'année révèlent, à ce jour, vingt cinq options pour le Doctorat politique et économique, contre une, pour le doctorat juridique. Il faut absolument organiser le système de l'interrogation obligatoire sur la partie générale de la matière de l'examen, de façon à abolir l'usage des cours à cahiers polycopiés. Et ceci ne suffit pas : il faut rechercher le moyen de faire disparaître ces cours à cahiers eux-mêmes. A cet effet, une commission est nommée. Elle se compose de M.M. Garçon, Capitant, Carpentier.
M. le Secrétaire est chargé de demander à M.M. les Professeurs du Doctorat politique et économique de déposer d'urgence au Secrétariat l'indication de la partie générale de la matière de leur enseignement, sur laquelle ils interrogeront les candidats. Cette partie générale sera le plus tôt possible portée à la connaissance des étudiants.
Question du Prix-Copin.
M. le Doyen fait connaître à l'assemblée qu'il a reçu la visite de M. Louis Copin, le fondateur du prix annuel qui porte son nom, qui lui a soumis quelques observations au sujet du mode d'attribution du prix. Il lui semble qu'au lieu de solliciter les candidatures des etudiants, il serait préférable que ce fussent les professeurs qui fissent des propositions portant sur des étudiants connus d'eux et jugés par eux méritants, c'est-à dire parmi ceux qui ont déjà donné la mesure de leur travail et de leur valeur, tels des candidats à l'agrégation, par exemple, plutôt que des étudiants de licence. M. Louis Copin désirerait que son prix encourageat les étudiants qui s'appliquent, particulièrement, à l'étude de l'histoire du droit.
La Faculté est disposée à entrer dans ces vues. M. le Doyen en avisera M. Louis Copin.
Ecole des professeurs de français à l'Etranger.
M le Doyen a reçu de M. le Doyen de la Faculté des Lettres une demande de désignation d'un professeur de la Faculté de droit pour le poste de Membre du Comité de l'Ecole de préparation des professeurs de français à l'Etranger.
Il propose de désigner M. Weiss.
M. Weiss est désigné.
M. le Doyen fait connaître à la Faculté que la commission, qu'il a présidée des juristes chargée de fournir des avis à la Société des Nations au sujet de l'attribution des Iles d'Aland, a siégé à la Faculté de droit, dans la salle des actes, pendant le mois d'août 1920. Il est bon que le souvenir en soit marqué dans les archives de la Faculté. »
Maintien d’une continuité
![« Université de Lille [Reprise des cours] », dans <em>Bulletin de Lille </em>, 21 octobre 1915.](/wp-content/uploads/cache/2021/11/Université-de-lille-reprise-des-cours-dans-Bulletin-de-Lille-du-21-octobre-1915/3283974794.jpg)

Source Ville de Toulouse, Bibliothèque municipale de Toulouse-Rosalis, cote P014

![« [Procès-verbal du concours de première année en histoire du droit] », <em>Registres de délibérations du conseil et de l'assemblée de la Faculté de Droit de Paris</em>, séance de l'assemblée du lundi 19 juin 1916.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Assemblée-Faculté-lundi-19-juin-1916-concours-première-année-AJ-16-1799_1/257772688.jpg)
Source Archives nationales, cote AJ/16/1799.
Transcription : « Assemblée de la Faculté
Séance du Lundi 19 Juin 1916
La Faculté s'est réuinie aujourd'hui, à neuf heures, sous la présidence de Mr. Larnaude, doyen.
Etaient présent mm.
mm. Leseur, Audibert, Paul Fournier, professeurs
Joseph Barthélemy. Agrégé
Et Chapuis [secrétaire]
Excusé : Mr. Chénon, empêché
La Faculté fait choix de trois sujets d'Histoire du Droit, pour le concours entre les élèves de première année
Les sujets sont transcrits sur des feuilles séparées et mises sous des enveloppes uniformes ne portant aucune désignation extérieure
La Faculté nomme ensuite la Commission chargée d'examiner et de classer les compositions […] »
![« [Procès-verbal du concours de première année en histoire du droit] », <em>Registres de délibérations du conseil et de l'assemblée de la Faculté de Droit de Paris</em>, séance de l'assemblée du lundi 19 juin 1916 (suite).](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Assemblée-Faculté-lundi-19-juin-1916-concours-première-année-AJ-16-1799_2/1225179373.jpg)
Transcription : « […] Cette commission est ainsi composée
mm. Chénon, Paul Fournier, Joseph Barthélemy.
Mr. le Doyen donne l'ordre d'introduire les candidats.
L'appel est fait par le Secrétaire.
Sur vingt neuf candidats inscrits vingt répondent à l'appel de leur nom.
Mr le Doyen prononce les paroles suivantes : Pour suivre une pieuse tradition qui s'est établie à la Faculté depuis la guerre, je dois, au début de cette séance, donner lecture des noms des lauréats de notre Faculté morts au Champ d'honneur, ou cités à l'ordre.
La Faculté et les étudiants, debout, écoutent la lecture des noms de mm : d'Armau de Pouydraguin, Bourgeois, Dubuisson, Emmer, Ernst, Gastambide, Gendarme de Bévotte, Gilbrin, Garnier, Hayem, Labrousse, Leduc, Loubers, Macaigne, Messiah, Monniot, Moride, Penelle, Pillet, Saleilles, Vergniaud, Vouters, Weil, Richier, Promsy, Perrichet, Maupoint, Thaller, Morts pour la France
mm. Bechmann, Bernier, Bach, Brouchot, Cassin, Chabrun, Esmein, Hamel, LeRoy, Ramadier, Thaller, Vial cités à l'ordre
Mr le Doyen donne ensuite aux candidats les indications d'usage. Il les prévient, notamment, que le temps réglementaire pour la composition est de six heures et qu'ils ne peuvent avoir à leur disposition que les ouvrages ci-après désignés :
Corpus juris Civilis
Textes de droit romain de Mr Girard
Manuel de textes de droit romain de Mr Mispoulet
Codes français et lois usuelles
Lois Administratives de Mr Berthélemy
Lois Administratives de mm. Vuatrin et Batbie.
Le plus jeune des candidats Mr James, est invité à tirer une des enveloppes deposées sur le bureau
Cette enveloppe contient le sujet suivant :
"de la vénalité des offices de judicature"
La séance est levée à neuf heure et demie.
Le lundi, 19 juin 1916 les Professeurs de la Faculté de l'Université chargés de la surveillance ont pris les mesures nécessaires pour que les concurrents ne puissent correspondre avec personne au dehors, ou se procurer d'autres secours que les textes désignés par la Faculté. […] »
![« [Procès-verbal du concours de première année en histoire du droit] », <em>Registres de délibérations du conseil et de l'assemblée de la Faculté de Droit de Paris</em>, séance de l'assemblée du lundi 19 juin 1916 (fin).](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Assemblée-Faculté-lundi-19-juin-1916-concours-première-année-AJ-16-1799_3/3256829689.jpg)
Transcription : « […] À trois heures et demie, le temps accordé pour la composition etant écoulé, seize des concurrents sur (Vingt) ont déposé leurs copies et une enveloppe renfermant leur nom et leur adresse.
Les compositions et les enveloppes ont été remises entre les du Secrétaire. [sic]
En foi de quoi nous avons rédigé le présent procès-verbal. »

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Le folklore universitaire qui s’est développé à l’Université libre de Bruxelles est attaché à célébrer la mémoire de l’un de ses principaux fondateurs, la personnalité la plus charismatique qui entoure sa fondation et ses premières années, Théodore Verhaegen (1796-1862). Fixée au 21 novembre, date anniversaire de sa mort, la « Saint-Verhaegen » constitue, comme en témoigne cet entrefilet, un point de ralliement identitaire des étudiants de l’Université libre de Bruxelles qui sont sur le front.
![<em>[Arrêté portant nomination de Jules Jacquey au cours de droit international privé de la faculté de Droit de Lille]</em>, 11 novembre 1916.](/wp-content/uploads/cache/2021/11/Arrete-du-11-novembre-1916-autorisant-Jules-Jacquey-a-assuré-un-cours-de-droit-international-privé_Archives-nationales_F17-22620A/2036907501.jpg)
Organisation des cours
![« Faculté de Droit. [Rétablissement des cours complémentaires] », <em>Le Midi Socialiste</em>, n° 2273, vendredi 26 février 1915.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Reprise-des-cours-complémentaires-Toulouse-Le-Midi-Socialiste-8e-année-numéro-2273-vendredi-26-février-1915/697069222.jpg)
Source Ville de Toulouse, Bibliothèque municipale de Toulouse-Rosalis, cote P010
La circulaire ministérielle du 9 octobre 1914 a supprimé les cours complémentaires et leur financement, néanmoins à Toulouse, ils ont été maintenus et les enseignants en droit les ont assurés "comme d'habitude". Le doyen Hauriou évoque longuement la question de l’organisation et de la rémunération des cours complémentaires au cours de l’assemblée du 21 février 1915. Ayant obtenu que les six cours rétribués par l’État, hormis ceux de la capacité, soient rétablis et financés, la décision est prise du rétablissement de la totalité des enseignements complémentaires de la capacité au doctorat.![« [Problème de l'organisation des cours en fonction des professeurs absents] », <em>Registres de délibérations du conseil et de l'assemblée de la Faculté de Droit de Paris</em>, séance de l'assemblée du 30 septembre 1914.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Chaises-musicales-organisation-des-cours-Assemblée-de-la-Faculté-30-septembre-1914-AJ-16-1799_1/870202980.jpg)
Source Archives nationales, cote AJ/16/1799.
Transcription : « Capentier, Allix, professeurs adjoints.
Et Chapuis, Secrétaire.
Le procès verbal de la précédente séance est lu et adopté.
Mr le Doyen met la Faculté au courant de la situation qui résultera, à la rentrée, de la mobilisation de certains professeurs.
Ces professeurs sont m.m. Hitier, Percerou et Demogue déjà mobilisés ; M.M. Jèze et Allix éventuellement mobilisables. Mr. Geouffre de Lapradelle, en mission aux Etats Unis, sera indisponible pendant le premier semestre.
Un certain nombre de cours ne pouvant pas, dans ces conditions, être faits par les titulaires. Il semble qu'il y aurait lieu de rechercher quels sont les Cours qui, dans les circonstances actuelles, présentent l'intérêt le plus immédiat et d'en assurer le fonctionnement en substituant aux professeurs absents des professeurs dont les Cours seraient momentanément supprimés.
On pourrait, d'autre part, reporter dans le deuxième semestre des cours qui ont été prévus dans le premier.
En première année de licence, le cours de droit Constitutionnel doit être fait dans le premier semestre. A raison des évènements que nous traversons, il importe que des notions de droit public soient données, dès le début, aux étudiants nouveaux aussi bien dans le domaine du droit public interne que dans celui du Droit public international. Aussi, en deuxième année, y aura-t-il lieu de faire également le cours de Droit international public dans le premier semestre.
Mr. Audibert fait observer que si le Cours de Droit international public est fait dans le premier semestre, il faudra veiller à ce qu"il ne soit pas placé à la même heure que le cours de Droit romain, car de nombreux étudiants de deuxième année tiennent à suivre les deux cours.
Mr. le Doyen dit qu'il sera tenu compte de cette observation.
Reprenant son exposé relatif à l'organisation des Cours il considère qu'il conviendrait de confier à Mr. Joseph Barthélemy le cours de Droit constitutionnel de première année en remplacement de Mr. Geouffre de Lapradelle.
Il envisage, d'autre part, le remplacement de Mr Allix par M. Souchon dans le cours d'économie politique de première année, pour le cas où Mr. Allix serait appelé sous les drapeaux. De même, en troisième année Mr. Capitant pourrait remplace Mr. Percerou dans le cours de Législation industrielle. Enfin, en doctorat, Mr. Fernand Faure se chargerait du cours de Science financière de Mr. Hitier.
Les cours de doctorat de Législation civile
comparée et de statistique de MM. Capitant et Fernand Faure n'auraient pas lieu cette année. […] »
![« [Problème de l'organisation des cours avec des professeurs absents] », <em>Registres de délibérations du conseil et de l'assemblée de la Faculté de Droit de Paris</em>, séance de l'assemblée du 30 septembre 1914 (fin).](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Chaises-musicales-organisation-des-cours-Assemblée-de-la-Faculté-30-septembre-1914-AJ-16-1799_2/3433352354.jpg)
Source: Archives nationales, cote. no AJ/16/1799.
Transcription : « […] Enfin, les cours semestriels de Législation financière et de droit public attribués à M. Jèze seraient faits tous les deux dans le deuxième semestre.
D'après Mr. le Doyen, ce sont là des prévisions qui peuvent comporter des changements ; mais il doit saisir Mr le Recteur de la question, sans retard, et il demande à l'Assemblée de ratifier ses propositions tout en la laissant libre d'y apporter telles modification que comporteraient les circonstances.
L'Assemblée consultée approuve à l'unanimité les propositions de Mr. le Doyen. »
![« A la faculté de Droit. [Discours de fin d'année d'André Weiss] », <em>Le Figaro</em>, n° 361, 27 décembre 1914.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Le-Figaro-27-décembre-1914-60e-année-3e-série-numéro-361-discours-fin-année-Weiss/3302295729.jpg)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.

Source Bibliothèque Cujas, cote 45.216-1914.Document numérisé consultable ici.






Source Universiteitsbibliotheek Gent/Bibliothèque de l’Université de Gand
Dans le cas belge, avec des étudiants mobilisés et des universités fermées, administration, professeurs et étudiants doivent trouver de nouveaux moyens d'enseigner et d'étudier. A partir de 1918, des bibliothèques sont ainsi mises en place pour permettre aux étudiants au front de réviser ; bibliothèques aux armées, mais aussi bibliothèques associatives, notamment celle du collège de Furnes.
Source Nouvelles de la Grande Guerre / Nieuws van de Groote Oorlog
Toujours pour les étudiants belges au front, et cette fois par eux, est créé un journal, L'Universitaire, qui se charge de récupérer, d'imprimer et de diffuser des cours polycopiés pour la révision des examens.
Des figures qui s’imposent
![[Portrait du Doyen Ferdinand Larnaude, tiré de] <em>Nos maîtres de la Faculté de droit de Paris</em>, LGDJ, 1932](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Portrait-du-Doyen-Ferdinand-Larnaude-tiré-de-Nos-maîtres-de-la-Faculté-de-droit-de-Paris-LGDJ-1932-2/2464723073.jpg)
Bibliothèque Cujas, cote 103.782.

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.


Source Collection Albert Kahn, Archives de la Planète, numéro d'inventaire A 28 214.Procédé technique : autochrome. Format d'origine : 12 x 9 cm.
Raymond Thamin est recteur de l’académie de Bordeaux de 1904 à 1922. Pendant la Grande Guerre, il fait preuve d’un engagement constant dans les combats de l’arrière, sur le « front du droit ». Il livre ses témoignages et ses réflexions issus de son expérience du conflit dans deux ouvrages présentés à la suite de ce portrait.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.Document numérisé consultable ici.
Ce premier écrit de Raymond Thamin publié en plein conflit, en hommage à son fils soldat mort en octobre 1915, relate les engagements et les sacrifices des différents corps de l'Université. Cet ouvrage prend le parti de soutenir le moral des populations en même temps qu'il constitue un témoignage historique.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.Document numérisé consultable ici.
Après-guerre, Raymond Thamin publie de nouveaux récits de guerre qui racontent son action et montre l'héroïsme des élèves, étudiants, instituteurs, professeurs de son Académie, partis au front ou restés à l'arrière.
Relations internationales
Dès avant guerre, les facultés de droit ont des relations avec des universités dans différents pays du monde. Rapprochements et affrontements intellectuels se jouent au sein de cette sphère scientifique en plein essor. Naturellement, les universités et leurs facultés en viennent à s’inscrire dans les relations internationales et constituent souvent un terreau idéologique nourrissant l’action politique.
Les documents de cette rubrique mettent en lumière l’aspect diplomatique de leur combat pendant la guerre : une mission de propagande visant à emporter l’adhésion des élites intellectuelles étrangères.

Source Ville de Toulouse, Bibliothèque municipale de Toulouse-Rosalis, cote P014
Les enjeux se concentrent entre autres sur les pays neutres qui, en prenant parti, peuvent décider de l’issue de la guerre.Ce premier document nous rapporte la venue d'académiciens espagnols – citoyens d’une nation restée neutre – à la faculté de droit de Toulouse en présence du doyen Hauriou le 3 novembre 1916. Dans son discours, le recteur fera la promotion de la vision française et des liens qui unissent les deux nations.


Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Cet extrait relate la réception de la délégation de la Nouvelle-Orléans à la faculté de droit de Paris organisée par le doyen Larnaude. Ce dernier rappelle dans son discours les liens historiques qui unissent leurs deux cultures juridiques autour d'un même idéal, que l'Amérique est venue défendre en entrant dans la guerre.

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
M. Orlando, professeur de droit public et président du conseil des ministres d'Italie – pays membre de l'Entente depuis avril 1915 – est solennellement reçu par la faculté de droit de Paris. Lors de la cérémonie, il prononce un discours qui illustre son alignement sur la position des juristes français dans leur guerre du droit menée contre l'Allemagne : "La victoire allemande signifierait que les traités peuvent être impunément violés chaque fois que cela semble utile […] : que le droit est limité par la force dont on dispose pour imposer sa volonté par le fer et le feu : en somme on formerait ainsi un corpus juris tout à fait nouveau et dont on ne pourrait retrouver les commentateurs qu’au bagne."![« A la Sorbonne. [Réception du président Wilson comme docteur honoris causa] », <em>Journal des débats politiques et littéraires</em>, n° 355, samedi 21 décembre 1918.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Journal-des-débats-politiques-et-littéraires-130e-année-numéro-355-samedi-21-décembre-1918-A-la-Sorbonne-Adresse-Wilson/1837700858.jpg)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Après la victoire des alliés, le président Wilson est en visite à Paris. À cette occasion, l'Université organise en son honneur une réception des plus solennelles. Pour les juristes français, cet homme est à la fois l’un des leurs, un ancien collègue de l’université de Princeton, et le chef d’État d’une nation dont l’entrée en guerre fut décisive. L'immense respect qu'ils lui portent s'est traduit après le ralliement des États-Unis par la réalisation d'une adresse dont le texte est reproduit dans le document. Signé par plus de 600 professeurs de droit des pays de l'Entente, elle constitue un exemple éloquent de la diplomatie universitaire.
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Dès mars 1917, Ferdinand Larnaude crée un Comité pour rassembler les différents facultés et établissements d'enseignement supérieur de Paris et développer les échanges avec leurs collègues étrangers. Le déjeuner de lancement, raconté dans ce document, regroupe des représentants de facultés de tous les pays alliés ou neutres.Cet événement donne surtout à voir la volonté des universitaires de penser et bâtir collectivement l’après-guerre, avant même la résolution du conflit.
Les bibliothèques
Des lieux et des personnes




Source BIU Cujas, 38.490 Document numérisé consultable ici.
Après le sac de Louvain et la destruction de l"université et de sa bibliothèque en août 1914, le bibliothécaire Paul Delannoy s'exile en France, où il donne en 1915 une série de conférences au Collège de France sur l'histoire de la bibliothèque depuis ses origines. L'exposé est fait sur un ton très neutre, excepté dans sa conclusion.![<em>Van Rycke, bibliothécaire [Portrait].</em>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Portrait-de-Paul-Vanrycke_Bibliothèque-municipale-de-Lille_1GM-29/2585929442.jpg)

![<em>[Délégation du traitement de Gaspard Latapie à Jacques Crouzel]</em>, 1914.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Délégation-du-traitement-de-Gaspard-Latapie-à-Jacques-Crouzel-Toulouse/3842597734.jpg)
Transcription : « Ministère de l'instruction publique et des Beaux Arts
Université de Toulouse
Certificat de Délégation de Traitement
Par une délégation en date du 18 octobre 1914, Mr Crouzel, Jacques, Bibliothécaire en Chef de l'Université de Toulouse, résidant à Toulouse, est autorisé à toucher le dernier jour de chaque mois la somme de 108f 33c, montant intégral du traitement civil de Mr Latapie Gaspard, garçon de Bibliothèque à la Bibliothèque universitaire de Toulouse actuellement Sergent-Major au 215e. de ligne, compagnie hors rang à Albi.
En foi de quoi, je soussigné, Recteur de l'Académie de Toulouse ai délivré le présent certificat.
à Toulouse le 27 octobre 1914 »
![[Arrêté de nomination d’Eugène Bouvy], <em>Dossiers des fonctionnaires de l’Instruction publique et des Beaux-Arts (1880 à 1968)</em>, 23 novembre 1917.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Arrêté-de-nomination-d’Eugène-Bouvy-1917-F-17-23819/1970379090.jpg)
![« [Eloge du bibliothécaire Rousselle] », <em>Registre de délibérations de la commission de la bibliothèque de la faculté de droit de Paris</em>, séance du mardi 26 février 1918.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Eloge-de-la-commission-de-la-bibliothèque-sur-Rousselle/2300032014.jpg)
Transcription : « 1918 Séance du mardi 26 février 1918 La commission se réunit à trois heures et demie. Sont présents : M. Larnaude, doyen, Lyon-Caen, Chénon, Deschamps, Girard, Lepoittevin, Rousselle, Bouvy. Le procès verbal de la séance du 18 décembre 1917 est lu et adopté. A propos de ce procès-verbal, M. le Doyen fait ressortir les termes trop modestes dans lesquels M. Rousselle a relaté les éloges qu'il lui a adressés. Il insiste de nouveau sur les grands services rendus par M. Rousselle depuis trois ans qu'il dirige la bibliothèque, et lui exprime tous les remerciements de la Faculté. En souhaitant la bienvenue à M. Bouvy, nommé bibliothécaire en chef en remplacement de M. Viollet, M le Doyen loue en M. Viollet l'indépendance du caractère, la haute compétence comme historien, et les qualité professionnelles. M. Viollet a réellement crée la Bibliothèque de la Faculté de Droit, qui n'existait avant lui qu'à l'état embryonnaire, et il en a fait un dépôt de tout premier ordre. M. le Doyen entretient la Commission de la question depuis longtemps pendante de l'agrandissement des dépôts de livres. Différentes solutions sont proposées. L'une, étudiée par M. Patouillard, architecte municipal, consisterait à surélever de plusieurs étages l'ancienne salle contiguë à la salle de lettres. La Ville de Paris supporterait la dépense : mais le moment n'est guère favorable à l'entreprise de construction. En outre, la difficulté d'obtenir présentement des planches en fer à claire-voie obligeant à user transitoirement de planches en bois, cause d'un surcroît de dépenses d'éclairage. Une autre solution, plus modeste, mais plus immédiatement pratique, suggérée par M. Bouvy, bibliothécaire, consisterait à doubler provisoirement sur certains[?] points les rangées de livres. Ce doublement doit d'ailleurs être mûrement étudié avant d'être mis en application. M. le Doyen rappelle que, depuis le début des hostilités, la Faculté a eu à cœur de constituer un fonds de livres relatifs à la guerre. Le fonds, déjà très riche, mérite d'être continué[?]. M. le Bibliothécaire fait connaître qu'il existe plusieurs bibliographies de ces publications, celle de la collection Audin[?], celle que publie le Cercle de la Librairie notamment. M. Lyon-Caen, président de ce cercle, veut bien se charger de demander pour la Bibliothèque un exemplaire de cette dernière. M. le Doyen revient également sur la question du dépouillement »
Un fonctionnement particulier

Source Bibliothèque Cujas, archives de la bibliothèque.
Par rapport à l'année précédente, les activités de la bibliothèque de la faculté de Droit de Paris chutent pour l'année 1914-1915. Ainsi, le rapport annonce une moyenne de 78 lecteurs par jour, contre 740 an 1913, et les entrées de documents sont tombées de 4885 à 1434.
Transcription : « A. Monsieur Larnaude, doyen de la Faculté de Droit
Paris le 17 juillet 1915
Monsieur le Doyen,
J'ai l'honneur de vous transmettre les renseignements statistiques sur le mouvement de la bibliothèque pendant l'année scolaire 1915-1915.
La bibliothèque s'est accrue de 1434 volumes ou brochures, se décomposant de la manière suivante :
1° Registre d'entrée ordinaire 214
2° Périodiques 364
3° Thèses de Paris (3 exempl.) 111
4° Thèses de Province 30
5° Thèses étrangères (Echanges) 715
Total 1434
Nous avons reçu une moyenne de 78 lecteurs par jour pendant 8 mois (8 mois parce que nous déduisons les dimanches, les jours de […] »

Transcription : « […] de congé, etc.).
Le mouvement total a donc été de 18720 lecteurs
Volumes consultés
Nous avons communiqué en moyenne 390 volumes par jour, ce qui fait un total de 93,600 volumes pendant l'année scolaire.
Volumes prêtés au dehors
Le service des prêts a été très actif, 1178 volumes on été prêtés au dehors. Ces prêts se décomposent de la façon suivante :
A 41 emprunteurs ordinaires 1042 vol.
A 25 Anc. Conférenciers, Assistants, etc. 135
A une Bibl. Universitaire 1
Total 1178
Veuillez agréer, Monsieur le Doyen, l'assurance de mes sentiments respectueux et dévoués.
P. le Bibliothécaire en chef
Rousselle. »
![<em>[Registre des demandes d’acquisitions de la bibliothèque de la section droit-lettres de Toulouse].</em>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Registre-des-demandes-université-Toulouse-1914-1915/2900032897.jpg)
Source: Archives of Toulouse 1, Bibliothèque de l’Arsenal.
Pendant la guerre, malgré les restrictions budgétaires, la bibliothèque de la section droit et littérature de l'Université de Toulouse s'est efforcée de répondre aux demandes d'acquisitions de ses lecteurs. Deux demandes faites par le doyen de la faculté de droit, Maurice Haurious, ont été notées dans ce registre, qui concerne toutes les sections documentaires.
Source Archives Toulouse 1, Bibliothèque de l’Arsenal
Le registre des dons fait apparaître, à la date de 1914, le don d’une centaine d’ouvrages juridiques réalisé par la famille des enseignants de la faculté de droit Gustave et Joseph Bressolles.![« [Rapport et décret du 27 septembre 1914 portant sur l'interdiction du commerce avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie] », <em>Journal officiel de la République française</em>, 28 septembre 1914.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Journal-officiel-28091914-Rapport-et-décret-du-27-septembre-1914-pour-interdiction-commerce-avec-Allemagne-et-Autriche-Hongrie_1/3228519879.jpg)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
En effet, les établissements scientifiques ne peuvent plus se procurer les publications allemandes et austro-hongroises.
![« [Rapport et décret du 27 septembre 1914 portant sur l'interdiction du commerce avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie] », <em>Journal officiel de la République française</em>, 28 septembre 1914 (fin).](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Journal-officiel-28091914-Rapport-et-décret-du-27-septembre-1914-pour-interdiction-commerce-avec-Allemagne-et-Autriche-Hongrie_2/2268951020.jpg)
![« [Lettre du ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts sur les difficultés à se procurer les publications allemandes et autrichiennes] », <em>Importation de publications étrangères (qui avait été interdite pendant la guerre)</em>, 15 mars 1915.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Lettre-du-ministre-de-l’Instruction-publique-du-15-mars-1915-sur-difficulté-à-se-procurer-publications-allemandes-et-autrichiennes-F-17-13496/172946369.jpg)
Source Archives nationales, Cote F/17/13496.
Transcription : « Le [ministre] de l'Inst publ à M. le […] des douanes
M. le [ministre] et cher collègue
Les dispositions actuellement prises pour interdire tout commerce avec les marchands allemands et autrichiens empêchent les publications scientifiques de ces pays de parvenir aux savants français.
Les libraires français de Paris ou de Province qui faisaient le service de certains périodiques aux bibliothèques universitaires et aux divers laboratoires de nos grands établissements ne consentent plus à procurer, même par l'intermédiaire des nations neutres ces recueils à leurs abonnés ordinaires.
Il ne vous échappera pas qu'il résulte de cet état de choses un préjudice certain pour la Science française et peut-être même pour la défense nationale. Nos savants [auraient ?] intérêt à être tenus au courant de certaines recherches […] »
![« [Lettre du ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts sur les difficultés à se procurer les publications allemandes et autrichiennes] », <em>Importation de publications étrangères (qui avait été interdite pendant la guerre)</em>, 15 mars 1915 (fin).](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Lettre-du-ministre-de-l’Instruction-publique-du-15-mars-1915-sur-difficulté-à-se-procurer-publications-allemandes-et-autrichiennes-F-17-13496_2/1160383410.jpg)
Transcription : « […] poursuivies en Allemagne et qui seraient souvent de nature à donner des indications précieuses sur les découvertes utiles aux [armées ?].
Il me semble que, dans ces conditions, il serait désirable que quelques autorisations, très limitées d'ailleurs, puissent être accordées par vous à des libraires pour qu'ils continuassent le service purement scientifique dont je viens de vous parler.
Si vous vouliez bien entrer dans ces vues, je vous fournirai une liste détaillées des ouvrages demandés par les divers savants qui m'ont entretenu de cette question et des libraires […] »

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
La loi du 17 août 1915 prévoit désormais au régime d'interdiction commercial une possibilité d'exception sur décision du ministre des Finances.
![« [Lettre du ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts au ministre des Finances (direction générale des douanes) sur les difficultés à se procurer les publications allemandes et autrichiennes] », <em>Importation de publications étrangères (qui avait été interdite pendant la guerre)</em>, 7 mars 1916.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Lettre-du-7-mars-1916-du-ministre-de-l’Instruction-publique-au-ministre-des-Finances-sur-achat-des-ouvrages-étrangers-F-17-13496/3655945849.jpg)
Source Archives nationales, Cote F/17/13496.
Transcription : « Paris, le 7 mars 1916
A M. le Mre des Finances
(Don gle des douanes)
Mon attention a été appelée à plusieurs reprises sur les inconvénients que présente pour la science française et même pour la défense nationale l'interdiction d'entretenir des relation d'ordre économique avec les sujets d'une puissance ennemie. Ce n'est pas sans dommage que savants, professeurs et même étudiants de nos Université ou grands Etablissements scientifiques sont empêchés de se tenir au courant des recherches qui se poursuivent en Autriche ou […] »
![« [Lettre du ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts au ministre des Finances (direction générale des douanes) sur les difficultés à se procurer les publications allemandes et autrichiennes] », <em>Importation de publications étrangères (qui avait été interdite pendant la guerre)</em>, 7 mars 1916 (suite).](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Lettre-du-7-mars-1916-du-ministre-de-l’Instruction-publique-au-ministre-des-Finances-sur-achat-des-ouvrages-étrangers-F-17-13496_2/3208682530.jpg)
Transcription : « […] en Allemagne. Aussi bien la loi du 17 août 1915 a-t-elle eu pour objet de vous autoriser à lever dans certains cas la prohibition édictée par la loi du 4 avril 1915.
Les bibl. des Universités sont placées sous l'autorité directe du recteur de l'académie ; celles des grands Etablissements scientifiques (muséum, collège de France, observatoire etc) sous l'autorité de savants considérables. Je vous serai obligé de vouloir bien examiner s'il ne serait pas possible de prendre à leur égard une mesure générale […] »
![« [Lettre du ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts au ministre des Finances (direction générale des douanes) sur les difficultés à se procurer les publications allemandes et autrichiennes] », <em>Importation de publications étrangères (qui avait été interdite pendant la guerre)</em>, 7 mars 1916 (fin).](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Lettre-du-7-mars-1916-du-ministre-de-l’Instruction-publique-au-ministre-des-Finances-sur-achat-des-ouvrages-étrangers-F-17-13496_3/3537281115.jpg)
Transcription : « […] qui leur permit de se procurer rapidement par l'intermédiaire d'un pays neutre soit les publication nouvelles que nous avons intérêt à connaître soit les suites de périodiques qu'il sera peut-être difficile de retrouver plus tard pour compléter les collections en cours. Il semble que l'on aurait toute garantie si la Douane, à tel bureau que vous voudriez bien désigner, laissait passer les envois faits à des fonctionnaires d'un rang élevé, dont je donnerais les noms. Ceux-ci pourraient d'ailleurs prévenir eux-mêmes directement la douane de la commande qu'ils ont expédiée, de la valeur qu'elle représente, de la date approximative où la caisse parviendra à la frontière. Je verrais avantage »

Source Archives nationales, Cote F/17/13496.
Réponse à la lettre du 7 mars. Le directeur général des douanes donne satisfaction à la demande du ministre de l’Instruction publique. Il l'informe avoir adressé des instructions aux services des douanes pour faciliter l’importation des livres et périodiques allemands et austro-hongrois à caractère non commercial, commandés par les établissements scientifiques chez des libraires de pays neutres, et sous réserve du visa de l’inspecteur de la Librairie. Ces conditions d'importations seront exposées dans la circulaire du 16 mars 1916 adressée à tous les recteurs et directeurs de grands établissements scientifiques.
![« [Lettre du libraire Hermann à Monsieur le Directeur de l'Enseignement supérieur, ministère de l’Instruction publique] », <em>Importation de publications étrangères (qui avait été interdite pendant la guerre)</em>, 14 mars 1919.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Question-du-libraire-Hermann-du-14-mars-1919-sur-achats-douvrages-étrangers-F-17-13496/338049956.jpg)
Source Archives nationales, Cote F/17/13496.
![« [Lettre du libraire Hermann à Monsieur le Directeur de l'Enseignement supérieur, ministère de l’Instruction publique] », <em>Importation de publications étrangères (qui avait été interdite pendant la guerre)</em>, 14 mars 1919 (fin).](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Question-du-libraire-Hermann-du-14-mars-1919-sur-achats-douvrages-étrangers-F-17-13496_2/1129786314.jpg)

Source Archives nationales, cote AJ/16/2589.
Très vite après le déclenchement de la guerre, l'arrêt des échanges de thèses avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie est décidé. Des tentatives de re-répartition des exemplaires à destination de nations alliées se fait jour, mais les exemplaires restent finalement dans les universités de soutenance pendant toute la guerre.Abschriften : « Conférences d'Anglais et d'Allemand aux étudiants non spécialistes. Le conseil décide d'ajourner les conférences d'anglais et d'allemand aux étudiants non spécialistes dont il a décidé la création en juillet dernier. Echange de publications avec les Universités étrangères. Le service des thèses, ne devant plus être fait aux Universités allemandes, M. le Recteur consulte le Conseil sur l'emploi des exemplaires devenus disponibles. De ces 21 exemplaires, un doit être réservé pour l'Université de Strasbourg. Des 20 autres, M. Liard propose d'en attribuer dès maintenant 10 aux Universités suivantes : Louvain, Londres, Cambridge, Edimbourg, Petrograd, Tokyo, Harvard University à Cambridge, Mass. Colombia University, à New York ; Elle reçoit déjà les thèses de Paris, mais non celles de Province. Chicago Yale University, à New Haven, Conn Les dix autres examplaires ne seraient attribués qu'après la guerre. La proposition est approuvée. »
![« [Intervention du doyen Larnaude sur les envois d'articles allemands par le ministère de la Guerre] », <em>Registres de délibérations du conseil et de l'assemblée de la Faculté de Droit de Paris</em>, séance de l'assemblée du samedi 18 décembre 1915.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Extrait-du-registre-de-l’Assemblée-de-la-faculté-du-samedi-18-décembre-1915-mentionnant-les-envois-du-ministère-de-la-Guerre-1915-AJ-16-1799/4117162386.jpg)
Assez tôt dans la guerre, un fonds particulier vient enrichir les collections de la bibliothèque de la faculté de Droit de Paris : il s'agit d'un ensemble d'articles allemands ou autrichiens, sélectionnés et traduits par le ministère de la Guerre, et visant à tenir informé sur certains sujets un public sélectionné.
Transcription : « [Le doyen] appelle, d’autre part, l’attention de la Faculté sur l’envoi régulier fait par le ministère de la Guerre d’articles de journaux et de revues allemands ou autrichiens traduits en français et traitant des sujets les plus divers en ce qui concerne l’état de guerre actuel. Ces publications sont déposées à la bibliothèque où on peut en prendre connaissance. »

Source Bibliothèque Cujas, cote 1.439.
Exemple d'un article reçu via le ministère de la guerre et conservé dans l'un des trois recueils factices renfermant désormais cette collection.La première page est photographiée ici brut pour montrer le type de papier utilisé.
![« [Extrait concernant les acquisitions de livres allemands à effectuer, au titre des réparations, par l'intermédiaire du ministère de l'Instruction publique] », <em>Registre de délibérations de la commission de la bibliothèque de la faculté de droit de Paris</em>, séance du mardi 4 novembre 1924.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Extrait-du-registre-de-la-Commission-de-la-bibliothèque-sur-les-Réparations-1924/4058505837.jpg)
Source Bibliothèque Cujas, Collections patrimoniales.
Après la guerre, les bibliothèques universitaires vont accéder au système de réparations imposé à l’Allemagne par le traité de Versailles pour se procurer gratuitement des ouvrages et périodiques édités dans le pays vaincu. Ce procédé d’acquisition sera par exemple utilisé par la bibliothèque de la faculté de droit de Paris, comme en témoigne cet extrait du registre de la commission de la bibliothèque de 1924. Une ultime livraison aura lieu en 1930-1931 de plus de 450 volumes fournis par l’Allemagne au titre des réparations.
Transcription : « 1924
Cette liste étant définitivement approuvée dans son ensemble, les périodiques qui n'ont été payé seront retirés de la Salle de lecture.
Le Bibliothécaire fait en même temps connaître les les résultats du récolement des collections effectué dans le courant de la dernière année scolaire, résultats consignés dans une note annexée au présent procès verbal. Le nombre relativement élevé des volumes disparus justifie pleinement les mesures d'ordre prises à la rentrée d'octobre 1924 pour la communication et la restitution des volumes. Mais comme ce nombre se répartit sur une période de près de 50 années, M. Fournier fait remarquer qu'il n'est point excessif. Cette opération sera désormais faite annuellement, de façon à comprendre en 4 ou 5 ans l'ensemble des collections de la Bibliothèque.
L'ordre du jour appelle l'examen d'une circulaire minislle du 22 octobre 1924 dont copie a été adressée à tous les membres de la Commission, concernant les acquisitions de livres allemands à effectuer au titre des réparations , par l'intermédiaire du Ministère de l'Instruction publique. Le Bibliothécaire rappelle les antécédents de la question. Une convention de 1919 avec l'Allemagne a permis d'obtenir gratuitement un certain nombre d'ouvrages et périodiques allemands ayant paru de 1914 à 1918. Une circulaire du 22 novembre 1922 ayant prescrit la rédaction de nouvelles listes de desiderata, deux listes ont données [sic] par le Bibliothécaire, mais aucun des ouvrages y figurant n'a pu être obtenu.
La circulaire actuelle, à la différence des précédentes, invite les bibliothèques à formuler des demandes d'ouvrages ayant paru depuis 1919, mais précise en même temps que les volumes obtenus devront être réglés au [min ?] français sur le montant des crédits dont elles disposent. M. Collinet constate que la Bibliothèque n'a aucun intérêt à user de ce procédé d'acquisition lent et incertain. Mais, étant donné l'intérêt qu'a l'Etat français à bénéficier des livraisons éventuelles en nature, une liste pourrait être donnée, dans certaines limites de prix, d'ouvrages dont l'acquisition n'est pas très urgente. M Basdevant propose d'y faire figurer des compléments de collections, s'il y en a actuellement en souffrance. La commission arrêtera, dans sa prochaine séance, la liste d'ouvrages à transmettre à M le Recteur, en réponse […] »
![« [Extrait concernant les acquisitions de livres allemands à effectuer, au titre des réparations, par l'intermédiaire du ministère de l'Instruction publique] », <em>Registre de délibérations de la commission de la bibliothèque de la faculté de droit de Paris</em>, séance du mardi 4 novembre 1924 (fin).](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Extrait-du-registre-de-la-Commission-de-la-bibliothèque-sur-les-Réparations-1924_2/2925338283.jpg)
Transcription : « […] à la demande de M le Ministre. Mais il est impossible que ce travail soit établi pour la date indiquée du 5 novembre 1924
La commission fixe la date de la prochaine réunion au mardi 18 novembre
La séance est levée à 8 heures et demie »
Des institutions mobilisées
![Paul Viollet, <em>[Note sur le rappel des agents de la bibliothèque à leur poste]</em>, Paris, 2 septembre 1914.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Rappel-des-agents-à-leur-poste-2-septembre-1914-Paris/3046827004.jpg)
Source Bibliothèque Cujas, archives de la bibliothèque.
Transcription : « Faculté de droit
Bibliothèque
Université de Paris
Rousselle libre
Gautier
Lefeuvre libre
+Pradel libre Beaulieu (Corrèze)
+Brière libre rue Daubenton. 19[?]
Hissler libre
Panouillot au service
+Gravel libre 89 bd St Michel
Maguer au service
Hier Ier Sept. le doyen en mon absence à[sic] télégraphié aux bibliothécaires
Aujourd'hui 2, Hissler prévient Brière et Gravel
J'écris à Pradel »

Source Archives Toulouse 1, Bibliothèque de l’Arsenal
Garçon de bibliothèque et concierge de la bibliothèque droit-lettres de l'université de Toulouse à la suite de son père, Joseph Sablayrolles fut mobilisé dès le début de la guerre, comme brancardier au 283ème régiment d’infanterie. De même que son collègue Gustave Latapie, il échangea depuis le front une correspondance assez soutenue avec le bibliothécaire en chef Jacques Crouzel.

Source Archives Toulouse 1, Bibliothèque de l’Arsenal
Établi en 1916 à la demande du ministère, ce document fait apparaître l’ensemble du personnel de la bibliothèque de l'université de Toulouse. Les responsables, Jacques Crouzel, Gustave Ducos et Louis Vié, ainsi que certains garçons de bibliothèques les plus âgés sont restés en fonction. Henri Crouzel, fils de Jacques, comme les garçons de bibliothèque Gaspard Latapie, Joseph Sablayrolles, Jean Milhau, Eugène Dufour, Joseph Mallet et Jean Brousse sont mobilisés.
![Université de Paris. Faculté de droit, <em>Avis</em>, Paris, [1918].](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Affiche-de-la-bibliothèque-avec-les-consignes-en-cas-de-bombardements-Paris/1514934513.jpg)
Source Bibliothèque Cujas, archives de la bibliothèque.
Affiche de la bibliothèque avec les consignes à suivre en cas de bombardements. Les dernières grandes offensives allemandes ont lieu au printemps 1918. Paris subit des bombardements, et les caves de la faculté de droit sont réquisitionnées pour servir d’abri pour 1100 personnes, en cas de besoin. La faculté est finalement épargnée par les bombes.
Transcription : « Université de Paris
Faculté de droit
Avis
Disposition spéciale pour la Bibliothèque
En cas de bombardement par canon, la bibliothèque sera fermée, dès le premier coup de canon.
La salle sera immédiatement évacuée.
Les lecteurs qui désireront continuer à travailler pourront se transporter avec leurs livres dans l'amph. n°1. Les livres empruntés seront préalablement inscrits par eux sur
un bulletin. Le bulletin leur sera rendu au moment ou ils remettront les volumes
Paris 10 avril 1918
F. Larnaude
![<em>[Rappel des services militaires du bibliothécaire Jean Gautier]</em>, Paris, 20 janvier 1920.](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Note-du-20-janvier-1920-avec-rappel-des-services-militaires-du-bibliothécaire-Gautier-Paris-AJ-16-1096/2178450358.jpg)
Source Archives nationales, cote AJ/16/1096.
La guerre et la mobilisation impactent durablement les bibliothèques des facultés. Nous avons ici l’exemple du parcours militaire éprouvant du bibliothécaire de la faculté de Droit de Paris Jean Gautier. Soldat du front, capturé, intoxiqué, il ne put retrouver la vie civile qu’en 1919.Transcription : « 20 janvier 1920 Nom Gautier, Jean. Fonctions actuelles Bibliothécaire à la Faculté de Droit de Paris Demandes. 1° Le fonctionnaire était-il mobilisable ? Oui 2° a-t-il été mobilisé et, dans la négative, pour quelles raisons ? Oui. 3° S'il a été mobilisé, dans quelles formations ? Dans un régiment d'Infanterie territoriale de campagne. 4° Durée du séjour au front (unités combattante ou non). au front : 3 ans, 10 mois. en captivité : 6 mois. 5° Blessures. Légèrement intoxiqué le 27 mai 1918. 6° Citations (joindre copie authentique). Copie ci-jointe. 7° Décorations. Croix de guerre. Certifié exact par l'agent soussigné Hautier »