La bibliothèque universitaire de Dijon sur le front de la guerre (14-18) : continuité et influence américaine


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Introduction

L’université de Bourgogne nait tardivement en 1722 sous la forme d’une unique faculté de droit. Fermée à la Révolution, elle fait partie des douze écoles de droit réinstallées par le décret de 1804. Inaugurée en 1806, elle est rejointe dès 1808-1809 par une faculté des lettres, une faculté des sciences, et une école spéciale de médecine et de pharmacie. Originellement limitée donc à une faculté de droit, cette dominante reste longtemps prégnante, notamment dans les collections de la bibliothèque universitaire.

Durant la première guerre mondiale, Dijon fut considérée comme une «  ville de l’arrière  ». Sa situation géographique en fit un lieu d’accueil des régiments militaires français et américains, un lieu de passage des réfugiés comme des troupes. La ville ne connut ni bombardement ni attaque directe et la bibliothèque de l’université ne dû pas évacuer ses collections comme celles de la Bibliothèque nationale ou celles d’Amiens ni subir de lourdes destructions comme à Nancy, Verdun ou Mézières. Si le fonctionnement de la bibliothèque, comme celui de toute l’institution, se trouva fortement ralenti par le conflit, cette période fût pour l’université une occasion de démontrer sa vitalité, malgré les difficultés, et de saisir l’opportunité d’échanges scientifiques renouvelés du fait des populations de passage et des évolutions sociales entraînées par la mobilisation.

Une bibliothèque universitaire bien installée

À compter de la loi du 10 juillet 1896, l’université de Dijon fût constituée de la bibliothèque universitaire, de l’école préparatoire de médecine et de pharmacie (rue de l’Hôpital) et de trois facultés – celle de droit (rue de l’École-de-droit), celle des sciences et celle des lettres (rue Monge).

Odette Barthélémy, bibliothécaire, indique dans son article publié en 1963, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle bibliothèque de l’université sur le campus Montmuzard, hors du centre-ville, que dès 1902, des négociations avaient été engagées avec la municipalité afin de rassembler en une seule bibliothèque les collections éparses de ses facultés. En effet, la bibliothèque de droit se situe rue du Petit-Potet et la section sciences et lettres, rue Monge. S’y ajoute la bibliothèque indépendante de l’école de médecine et de pharmacie, rue de l’Hôpital.

C’est au 38 rue Chabot-Charny que la bibliothèque put être installée et ouvrit à la rentrée universitaire de 1907. Elle avait alors un caractère encyclopédique, commune aux trois facultés de l’université, située à proximité de la faculté de droit, de la bibliothèque municipale et du bâtiment de la faculté des lettres, qui complètera l’ensemble en 1914. Les possibilités d’extension et les problèmes de charges justifieront, plus tard, la construction d’un bâtiment dédié sur le nouveau campus extérieur à l’initiative du recteur Bouchard.

Dans ses nouveaux locaux, la bibliothèque était ouverte tous les jours non fériés de 9h00 à 11h30 et de 14h00 à 17h30. Accessible à tous les étudiants inscrits dans l’une des facultés ou à l’école de médecine et de pharmacie, elle l’était également sur autorisation spéciale du recteur. Conformément au règlement général sur les bibliothèques universitaires du 23 août 1879, les livres étaient prêtables «  au dehors  » par les étudiants. La bibliothèque était aussi en mesure de proposer des prêts «  à long terme  » pour les travaux universitaires et de demander l’autorisation au ministère pour les prêts de manuscrits.

À l’ouverture des lieux, l’équipe se composait de trois personnes qui resteront en poste pendant toute la durée de la guerre, étant toutes trois trop âgées pour rejoindre le front  : un bibliothécaire en chef, un bibliothécaire et un garçon de salle.

Le responsable de la bibliothèque au moment de l’entrée en guerre est Louis Balland, né en 1856 en Haute-Saône, âgé de 58 ans à la mobilisation. D’abord affecté à l’université de Dijon comme sous-bibliothécaire en 1888, il rejoignit l’université de Clermont à l’occasion de sa promotion au grade de bibliothécaire, avant de revenir à Dijon comme bibliothécaire en chef en 1900. Il y resta jusqu’à sa retraite.

Célestin Salingardes, né dans l’Aveyron en 1864 (âgé de 50 ans à la mobilisation) connût plusieurs affectations avant de devenir bibliothécaire à l’université de Dijon. D’abord sous-bibliothécaire en 1889, à la bibliothèque universitaire de Science de Lyon puis à l’École supérieure de pharmacie à Paris en 1893, il arriva à Dijon en 1895 où il fût promu bibliothécaire en 1898. Il effectua des demandes de mutations pour Bordeaux puis Rennes en 1918, mais celles-ci restèrent sans suite – il témoigne lui-même, dans ses échanges avec l’administration, de sa conscience que la situation de guerre pouvait freiner les processus administratifs. Il finit par se rapprocher de sa région d’origine en février 1920 comme bibliothécaire à Bordeaux où il termina sa longue carrière en 1930.

Enfin, Pierre Adolphe Mathieu, né en 1855 en Côte-d’Or (âgé de 59 ans à la mobilisation) était le garçon de salle de la bibliothèque. Il y fût affecté en 1885, et le resta jusqu’à sa retraite en 1923.

En 1900, la bibliothèque possédait moins de 50 000 livres mais déjà 36 000 thèses ou écrits académiques et était abonnée à 212 périodiques français comme étrangers. Avec 27 900 francs de budget, dont 8 600 pour le personnel, l’essentiel du budget était alloué aux dépenses d’acquisition, de conservation et de travaux. Pour nourrir ce budget, les étudiants inscrits s’acquittaient de droits d’inscription comprenant des droits de bibliothèques à hauteur de 2,5 francs et ce durant, au moins, la première décennie du XXe siècle.

Les Archives nationales conservent les budgets de la bibliothèque (AN F17/13522 pour les années 1912-1915 et AN F17/13523 pour 1916-1921). On y trouve les traitements des trois personnels, indiqués par anachronisme «  masse salariale  » dans le tableau ci-dessous et les exercices budgétaires («  fonctionnement  » dans le tableau). Les montants sont en francs :

1912 1913 1914
Masse salariale (MS) Fonctionnement (F)  MS F MS F
10 400 20 163 11 100 19 763 11 500 19 263
Total  : 30 563 Total  : 30 863 Total  : 30 763

On note déjà, avant-guerre, une baisse du budget de fonctionnement, l’État anticipant d’autres priorités dans l’allocation des moyens.

Le début de la guerre  : un frein à l’activité

La guerre ralentit mais ne suspend pas l’activité de l’université, même si la mobilisation de tous les hommes âgés de 20 à 40 ans la désorganise. Si la part de mobilisés, sur le millier d’étudiants que comptent les trois facultés et l’école en 1913, est difficile à définir précisément, on peut imaginer qu’au regard du peu de femmes étudiantes et du faible nombre d’étudiants étrangers, la communauté universitaire se trouva largement réduite. De plus, l’appel par classe d’âge compliqua le déroulé des cursus, réduisit les inscriptions et fut souvent synonyme d’une interruption d’études pour ceux qui s’étaient inscrits avant-guerre.

À la faculté de droit, en novembre 1914, on ne dénombre que 133 étudiants  ; en 1916 ils ne sont plus que 40. Les enseignants qui, eux, avaient majoritairement passé 40 ans, restaient à disposition de l’État et se virent confier des missions qui correspondaient à leurs compétences, souvent hors de l’université.

Face à ce public réduit et à la désorganisation subie des enseignements, les activités d’accueil et de prêt de la bibliothèque devinrent nécessairement réduites.

Du point de vue financier, les efforts de guerre s’appliquaient à tous et le budget de la bibliothèque fut réduit d’environ 20 % en 1915, puis de nouveau d’environ 30 % à partir de 1916.

1915 1916 1917 1918 1919 1920
MS F MS F MS F MS F MS F MS F
11 600 15 863 11 100 10 183 11 600 10 283 12 635 10 363 12 100 10 363 14 800 10 913
Total  : 27 463 Total  : 21 283 Total  : 21 883 Total  : 22 998 Total  : 22 463 Total  : 25 713

Légende  : MS  : masse salariale, F  : fonctionnement

Les postes de dépenses restèrent identiques sur toute la période. Chauffage, éclairage, fournitures et reliure gardèrent une parfaite stabilité avant, pendant et après la guerre. Les efforts financiers portèrent donc sur les acquisitions de livres puis sur les abonnements, pénalisant à plus long terme la constitution des collections.

Une vérification dans les registres d’inventaire de la bibliothèque universitaire de Dijon, des années 1913 à 1920, conservés aujourd’hui à la bibliothèque universitaire Droit-Lettres, permet d’estimer assez finement le nombre d’ouvrages acquis avant, pendant et après-guerre.

Année Nombre d’entrée à l’inventaire
1913 184
1914
Avant la déclaration de guerre
Après la déclaration
199
160
39
1915 91
1916 48
1917 52
1918 77
1919 93
1920 133

En toute logique, les années 1916 à 1918 furent les plus difficiles pour conduire les acquisitions du fait de budgets très dégradés, auxquels s’ajouta la pénurie de papier qui ralentit la production éditoriale.

Les traitements des trois fonctionnaires eux ont été maintenus et augmentèrent légèrement du fait de mesures en faveur des personnels civils de l’état. En 1918 et 1919, les «  compléments temporaires  », les «  indemnités exceptionnelles en temps de guerre  » et les «  indemnités pour charge de famille  » visent à compenser le renchérissement du coût de la vie qui connut de très fortes augmentations tout au long des années de guerre. Le niveau des salaires sera maintenu à l’identique à la sortie de la guerre.

Globalement, l’activité de la bibliothèque s’est trouvée diminuée mais fonctionne, de l’avis même du bibliothécaire en chef. Le rapport annuel d’un des agents, rédigé par Balland le 29 mars 1916, et contresigné par le Recteur de l’université, indique en effet que celui-ci «  n’a pas été appelé, vu son âge, à prendre une part active à la défense nationale, mais autant que le lui ont permis les nécessités du service, car depuis le début des hostilités la bibliothèque fonctionne comme en temps normal, il a prêté son concours aux divers œuvres de guerre existant à Dijon…  ».

L’arrivée des Américains  : reprise d’activité, opportunité et spécificité dijonnaise

En 1917, l’arrivée des Américains changea la donne. Le quartier général de la 78e Division s’installa à Semur-en-Auxois. Is-sur-Tille, grâce à sa gare, vit l’implantation d’une base américaine. La présence des Américains en Côte-d’Or, qui devait durer jusqu’en 1920, entraîna une modification des activités sociales à Dijon. Des «  sociétés  » de soldats américains s’installèrent, des fêtes franco-américaines furent organisées ainsi que des événements sportifs  ; l’apport des médecins américains fût surtout réel.

Comme ailleurs en France, 260 étudiants américains furent inscrits en 1919 à l’université de Dijon, ici placés sous le commandement militaire du Capitaine Robb et sous la direction d’étude du Doyen Bondurant. Un enseignement spécifique eût lieu en français, donné par les professeurs de l’université de Dijon, puis les étudiants furent habilités à rejoindre les cours habituels des facultés et de l’école de médecine.

A l’occasion de l’inauguration, au Théâtre de Dijon, du Groupement des Américains de l’université de Dijon, le 12 mars 1919, la réponse du Maire de Dijon au courrier du doyen des étudiants américains – Alexander L. Bondurant dont les bureaux étaient installés au 38 rue Chabot Charny, à proximité de la bibliothèque -, indique  : les étudiants américains ne retrouveront pas à Dijon «   les splendeurs de vos opulentes universités des États-Unis  » mais «  si la maison dans laquelle vous allez entrer est petite, vous y trouverez de grands cœurs pour vous y recevoir (…)  ». Les «  cours de vacances  » ont été rouverts à dessein pour les étudiants américains  ; avant-guerre, ils étaient ouverts largement aux étudiants italiens, serbes, roumains et allemands.

La Revue bourguignonne de l’enseignement supérieur, revue trimestrielle fondée en 1891, a suspendu ses publications à partir de 1914 à la fois du fait de la pénurie de papier, de la mobilisation et de la suspension des subventions en raison de l’économie de guerre. Cette revue fait valoir et a fait connaître les recherches en cours au sein de l’université, dans toutes les disciplines, et démontre l’intérêt scientifique des travaux conduits dans l’université de Dijon, dans toutes ses composantes. Ernest Champeaux, professeur d’histoire du droit, demande en 1919 de nouvelles subventions pour la relancer, car il considère cette revue comme le reflet des activités de la recherche dijonnaise et un moyen de valoriser l’université à l’échelle locale et internationale. Dans sa demande de subventions, il attire l’attention du Recteur sur la présence d’étudiants américains et l’intérêt qu’il y aurait à leur donner envie de se fixer à Dijon.

À l’été 1919, les Américains quittent toutefois Dijon et témoignent de leur amitié et reconnaissance aux Dijonnais et au Maire de Dijon, comme l’illustre l’invitation précitée de la division américaine.

Par ailleurs, une université américaine fut créée à Beaune pour les étudiants américains mobilisés à Dijon. Le gouvernement américain décida en effet, en 1919, de ramener à l’arrière ses étudiants mobilisés et de les grouper pour leur permettre de continuer leurs études dans une université américaine. Il fût alors envisagé que 15 000 étudiants s’y installent, formés par des professeurs américains placés sous la direction de John Erskine.

La fabrication d’une bibliothèque américaine…

Ainsi à Dijon et non ailleurs, s’observent deux exemples américains de bibliothèque pour les étudiants en 1919  : la petite bibliothèque de 2000 vol. gérée par Miss Goddard à l’YMCA Inn, au 27 rue Sambin, réservée aux étudiants américains. Surtout, la bibliothèque de l’A.E.F.U (American Expeditionary Force University), mise sur pied à Beaune en un temps record avec toute la puissance de la machine américaine, qui compte 30 000 volumes et totalise 90 000 prêts… en seulement quatre mois d’existence.

Les installations hospitalières mises sur pied à Beaune en 1918 par les Américains sont en effet transformées, à l’armistice, au profit de l’A.E.F.U., active du mois de mars jusqu’à sa fermeture officielle le 7 juin 1919, laquelle précède de peu le départ des troupes américaines. Elle est composée de douze collèges et placée sous la direction de John Erskine (1879-1951), Educational Director of the University, professeur d’anglais à l’Université de Columbia (New-York) de 1909 à 1937 (pour le détail des disciplines, voir les Bulletins de l’Headquarters American Expeditionary Force University, 1919  ; cette publication officielle répertorie par ailleurs les noms des 9571 étudiants et 797 professionnels enregistrés à l’Université américaine). La bibliothèque, gérée par l’ALA (American Library Association), est dirigée par Luther L. Dickerson. Dotée de vingt-quatre agents dont six affiliés à l’ALA, occupant trois bâtiments, elle présente un rapport d’activité remarquable. En prévision du départ des Américains, John Erskine, Luther Dickerson et le maire de Beaune Jacques Vincent, s’entendent pour que la municipalité de Beaune reçoive le 30 mai 1919 un millier d’ouvrages, à l’occasion du Memorial Day. Le don revêt indéniablement un caractère symbolique et politique entre autorités américaines et françaises. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la transmission des ouvrages de l’Université américaine ne s’effectue donc pas en direction de l’université de Dijon. Dans les années 1920, cette dernière, par la voix du professeur de lettres anglaises Georges Connes (1870 – 1974), tente, en vain, d’obtenir un partage de ces ouvrages. Les établissements qui conservent aujourd’hui pour le compte de la municipalité ces collections relatives à l’A.E.F.U. sont, d’une part la bibliothèque municipale Gaspard Monge, d’autre part les archives municipales. Les vingt-cinq mille ouvrages restants ont probablement transité par l’ALA et, pour une part, peut-être constitué le fonds de la bibliothèque parisienne de l’association américaine, installée à Paris en 1920 et toujours existante.

Il y a encore peu de temps, la mémoire universitaire, y compris à la bibliothèque, livrait de cet épisode un récit approximatif et affirmait que ce sont ces ouvrages, fruit de la «  Grande Histoire  » de la Grande Guerre, qui constituent la bibliothèque John Erskine conservée à l’université de Dijon. Or il n’en est rien. Cette Memorial Library est le fruit des efforts d’une femme, sa veuve, Helen Worden Erskine, qui exprime et porte sa volonté avec succès auprès des décideurs, notamment le Recteur de l’Académie, Marcel Bouchard, qui suit l’affaire sur plusieurs années. La bibliothèque ne doit quasiment rien à Erskine lui-même. Elle est constituée entre 1951 et 1954, date de son ouverture à l’université de Dijon, grâce au vaste réseau amical et politique, aux États-Unis, à New York surtout, qu’entretient Helen, ancienne journaliste politique de premier plan.

Si les fonds de l’A.E.F.U. n’intègrent pas l’université de Dijon, les collections de la bibliothèque n’en sont pas moins impactées par le passage des Américains. Un certain nombre de publications académiques et gouvernementales américaines, rapports notamment, viennent enrichir à partir de la fin de la guerre les collections. De plus, un lot d’ouvrages est donné à l’université dans l’immédiat après Première Guerre mondiale, portant deux explicites ex-dono imprimés, l’un généraliste et figuré (War Service Library,), l’autre circonstancié et daté (1919). L’université de Yale a également effectué un don direct à l’université de Dijon, un peu plus tardivement, avec des motivations analogues «  … in recognition of the sacrifices made by France…  » qui figurent sur l’ex-dono nominatif collé sur la contre-garde de chaque ouvrage. Autant d’éléments utiles à signaler tant il est vrai que les contextes de provenances (dons, achats) n’apparaissent pas ou peu dans les outils de signalement, catalogues ou études. De ce fait, les ensembles évoqués ici sont par exemple absents du livre blanc de l’Institut des Amériques, Les Études sur les Amériques en France, en particulier du chapitre VIII consacré aux sources et ressources documentaires. Plus généralement, grâce au registre des dons (Registre des dons 1894-1945, non coté, conservé en Bibliothèque universitaire Droit-Lettres, Dijon), on observe au sein des collections la place grandissante de ces publications, ce qui va de pair, peut-être, avec la plus grande visibilité des organismes internationaux sur la scène politique internationale. Il y a d’autres indices, tel l’envoi important de publications de la Société des Nations et de la Ligue des universitaires serbes qui documentent les récents faits de guerre (cotes 84532 et suiv., 84276 et suiv.), du Centre européen, sis 24 rue Pierre Curie à Paris (future Fondation Carnegie pour la paix internationale), sur des thématiques liées à la guerre et au droit international (85715 et suiv.). Ils forcent le constat  : la politique internationale a des conséquences sur la bibliothèque universitaire, ses collections, ses pratiques.

Conclusion

En 1923, l’université inaugure la nouvelle cité universitaire, rue du docteur Maret. Remise de la période de guerre, l’université connaît à cette période un nouvel élan dans son activité scientifique. À la bibliothèque, les règles antérieures, fixées par le règlement général des bibliothèques universitaires de 1879, sont toujours en vigueur. On lit dans le livret de l’étudiant de 1923  : «  L’université s’est remise courageusement au travail pour contribuer de toutes ses forces (…) à l’œuvre d’enseignement et de recherche dont l’université à la charge. Elle est fière de son passé  ; elle y trouve ses raisons de confiance en l’avenir  ».

Émilie Barthet, directrice du Service commun de Documentation (Université de Bourgogne)

Rodolphe Leroy, responsable de la mission Patrimoine, archives et culture
au Pôle documentation (Université de Bourgogne)


Indications bibliographiques

L’université de Dijon et la Bourgogne, 1923, Dijon, Librairie Venot, Librairie Rey.

Université de Dijon, 1890-1900, Dijon, Barbier-Marilier.

Barthélémy Odette, «  La nouvelle Bibliothèque universitaire de Dijon  », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 1963, n° 7, p. 277-285. En ligne  : https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1963-07-0277-001, ISSN 1292-8399.

Bernabé Boris, «  La Faculté de droit de Dijon  », dans Les facultés de droit de province au XIXe siècle. Bilan et perspective de la recherche (dir. Ph. Nélidoff), Presses universitaires de Toulouse 1 Capitole, 2011, 297 p., p. 17-27. En ligne  : https://publications.ut-capitole.fr/id/eprint/4695/1/Nelidoff_4695.pdf.

Headquarters American Expeditionary Force University,
   –  Bulletin 91, Part I The Catalogue, Dijon, Darantiere, 1919, 224 p.
   –  Bulletin 91, Part II The Register, Dijon, Darantiere, 1919, 464 p.

Koch Théodore Wesley, Books in the war, the romance of Library War Service, Boston, New York, Houghton Mifflin Company, Cambridge, The Riverside Press, 1919, p. 172 en particulier. En ligne  : https://archive.org/details/booksinwarromanc00kochiala/page/n8.

Langlois Sébastien, «  Une ville à l’heure américaine. Dijon pendant la Première Guerre mondiale  », p. 1-5, article non publié, Bibliothèque municipale de Dijon.

Pecheur Claire, Une université en guerre  : Dijon 1914-1918, Dijon  : 2010. Mémoire de master 2e année Histoire contemporaine. Cultures, sociétés, espaces. Mondes modernes et contemporains, sous la dir. de Gacon Stéphane et Poirrier Philippe.

Poulain Martine, «  Les bibliothèques durant la grande guerre  », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 2014, n° 3, p. 114-131. En ligne  : https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2014-03-0114-009, ISSN 1292-8399.