The documents presented below are linked to the articles accessible here.
Jurists from law schools, individually or collectively, participated in the fabrication of an academic discourse on war. Among them, the deans contributed especially at the time of the beginning of each academic year and through their writings to deliver a legal and patriotic message. Their expressions throughout the conflict thus participated, along with others, in an intellectual war.
- Deans caught in the war – Paris and Ferdinand Larnaude
- Deans caught in the war – Toulouse and Maurice Hauriou
- Deans and professors: legal personalities engaged in the public scene
- Deans joining anti-German general discourse
Deans caught in the war
Paris and Ferdinand Larnaude












![<em>Source: National archives, class. no AJ/16/1799.</em></br></br>
<strong>As he had done several times since the beginning of the war, Dean Ferdinand Larnaude presided over the first ceremony following the proclamation of the Armistice on November 14, 1918. In front of the board where the names of the students who had died in the field of honor were inscribed, he paid a vibrant tribute to all those who had "collaborated in this triumph of law and freedom". The war was over, but a properly legal battle would continue in the negotiations of peace treaties.</strong>
Transcription : « M. le Doyen, en déposant une superbe gerbe de fleurs au pied des tableaux qui renferment les noms et les citations des 430 étudiants en droit, morts au champ d'honneur, a prononcé le discours suivant :</br>Le 8 juillet 1915, un hommage à la fois touchant et solennel était rendu aux étudiants à la Faculté de Droit de Paris, morts au champ d'Honneur. La piété de leurs camarades offrait […] »</p>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Discours-de-Larnaude-durant-cérémonie-du-14-novembre-1918-Séance-assemblée-26-novembre-1918-AJ-16-1799/2139119010.jpg)
![<em>Source: National archives, class. no AJ/16/1799.</em></br></br><p style="font-size: 0.95em;">
Transcription : « […] ce jour-là, à ces martyrs du droit, une palme de bronze, symbole de leur sacrifice et de leur gloire !</br>
Le 11 septembre 1916, leurs camarades roumains renouvelaient cet hommage, en entrant eux-mêmes dans la sainte croisade de la liberté.</br>
Aujourd'hui, au lendemain de l'armistice, qui consacre la plus éclatante victoire du droit que l'humanité ait encore vue, nous venons de nouveau, professeurs et étudiants, dire à ces vaillants, dont les ombres augustes et magnifiques flottent au-dessus de nos têtes, notre douleur de ne plus les voir parmi nous ; nous venons dire à leur familles la part que nous prenons à leur deuil ; nous venons dire aussi notre orgueil de savoir qu'ils ont collaboré à ce triomphe du droit et de la liberté.</br>
430 étudiants de la faculté ont fait, pendant ces quatre années, l'offrande de leur vie à la grande cause qui vient de triompher ! La liste est enfin close aujourd’hui !</br>
Qu'ils soient loués, qu'ils soient fêtés, qu'ils soient magnifiés, en même temps que les étudiants américains, anglais, belges, italiens, grecs, portugais, roumains et serbes ! Nous les réunissons tous dans un même hommage d'admiration et de reconnaissance !</br>
Grâce à eux, grâce aux admirables armées de la France et de l'Entente, le droit est encore debout, et il domine le monde ! Grâce à eux, le péril qui menaçait les principes que nous enseignons ici, a été écarté !</br>
Qu'aurait pu signifier en effet la victoire de ces nouveaux Barbares, descendants de ceux qui brisèrent l'élan d'une grande civilisation et firent sur l'Europe une nuit de plusieurs siècles ?</br>
Cette victoire aurait signifié le triomphe de la force brutale, elle aurait amené l'abaissement de la justice au rôle de servante de cette force, elle aurait renversé les idées juridiques les plus sacrées et les plus nécessaires à la civilisation ; le respect de la parole donnée, la protection des faibles, elle aurait enfin amené fatalement la disparition de la liberté, de cette liberté qui ennoblit la vie des hommes ici-bas !</br>
Grâce à nos admirables armées, grâce aux soldats qui sont venus se ranger à nos côtés, et dont on ne dira jamais assez le courage, l'abnégation, l'endurance, et dont ceux que nous pleurons aujourd'hui que nous pleurerons toujours, partagent le triomphe, grâce à la science militaire de leurs chefs et en particulier de celui qui a fait revivre, pour la France, cette gloire militaire qu'elle ne se consolait pas d'avoir perdue, grâce enfin à ce grand Français qui, malgré ses 77 ans, a montré plus de jeunesse, plus de virilité, plus de volonté créatrice d'énergie que les plus jeunes, le Droit sort vainqueur de cette lutte. Il en sort non seulement raffermi et sanctifié dans ses immortels principes, mais rajeuni, renouvelé, prêt à prendre un puissant essor dans la voie de nouveaux progrès, à la veille d'organiser et de protéger de sa forte ossature les rapports entre les peuples jusqu’ici […] »</p>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Discours-de-Larnaude-durant-cérémonie-du-14-novembre-1918-Séance-assemblée-26-novembre-1918-AJ-16-1799_2/1427451531.jpg)
Transcription : « […] ce jour-là, à ces martyrs du droit, une palme de bronze, symbole de leur sacrifice et de leur gloire ! Le 11 septembre 1916, leurs camarades roumains renouvelaient cet hommage, en entrant eux-mêmes dans la sainte croisade de la liberté. Aujourd'hui, au lendemain de l'armistice, qui consacre la plus éclatante victoire du droit que l'humanité ait encore vue, nous venons de nouveau, professeurs et étudiants, dire à ces vaillants, dont les ombres augustes et magnifiques flottent au-dessus de nos têtes, notre douleur de ne plus les voir parmi nous ; nous venons dire à leur familles la part que nous prenons à leur deuil ; nous venons dire aussi notre orgueil de savoir qu'ils ont collaboré à ce triomphe du droit et de la liberté. 430 étudiants de la faculté ont fait, pendant ces quatre années, l'offrande de leur vie à la grande cause qui vient de triompher ! La liste est enfin close aujourd’hui ! Qu'ils soient loués, qu'ils soient fêtés, qu'ils soient magnifiés, en même temps que les étudiants américains, anglais, belges, italiens, grecs, portugais, roumains et serbes ! Nous les réunissons tous dans un même hommage d'admiration et de reconnaissance ! Grâce à eux, grâce aux admirables armées de la France et de l'Entente, le droit est encore debout, et il domine le monde ! Grâce à eux, le péril qui menaçait les principes que nous enseignons ici, a été écarté ! Qu'aurait pu signifier en effet la victoire de ces nouveaux Barbares, descendants de ceux qui brisèrent l'élan d'une grande civilisation et firent sur l'Europe une nuit de plusieurs siècles ? Cette victoire aurait signifié le triomphe de la force brutale, elle aurait amené l'abaissement de la justice au rôle de servante de cette force, elle aurait renversé les idées juridiques les plus sacrées et les plus nécessaires à la civilisation ; le respect de la parole donnée, la protection des faibles, elle aurait enfin amené fatalement la disparition de la liberté, de cette liberté qui ennoblit la vie des hommes ici-bas ! Grâce à nos admirables armées, grâce aux soldats qui sont venus se ranger à nos côtés, et dont on ne dira jamais assez le courage, l'abnégation, l'endurance, et dont ceux que nous pleurons aujourd'hui que nous pleurerons toujours, partagent le triomphe, grâce à la science militaire de leurs chefs et en particulier de celui qui a fait revivre, pour la France, cette gloire militaire qu'elle ne se consolait pas d'avoir perdue, grâce enfin à ce grand Français qui, malgré ses 77 ans, a montré plus de jeunesse, plus de virilité, plus de volonté créatrice d'énergie que les plus jeunes, le Droit sort vainqueur de cette lutte. Il en sort non seulement raffermi et sanctifié dans ses immortels principes, mais rajeuni, renouvelé, prêt à prendre un puissant essor dans la voie de nouveaux progrès, à la veille d'organiser et de protéger de sa forte ossature les rapports entre les peuples jusqu’ici […] »
![<em>Source: National archives, class. no AJ/16/1799.</em></br></br><p style="font-size: 0.95em;">
Transcription : « […] exposés à la cynique et désolante domination de la force.</br>Ce droit-là, Messieurs, le droit que nous enseignerons demain, ce droit où la force sera enfin au service de la justice, ce droit que nous n'entrevoyions que dans un avenir à la fois lointain et incertain, il est là, à notre portée.<br>Et c'est la France, qui de son verbe clair et vibrant, annonciateur déjà en 1789, des Droits de l'Homme et du Citoyen, enseignera encore au monde ce droit nouveau des peuples enfin libres et maîtres de leurs destinées ! Grande date, Messieurs, la plus grande peut-être de l'histoire de l'humanité ! Grande victoire, mais qui nous crée à tous, dans cette noble et vieille maison, sanctuaire et asile du droit, qui nous crée à tous, professeurs et étudiants, de nouveaux devoirs !</br> Haussons-nous jusqu'à eux ! Et dans cette carrière nouvelle qui s'orne devant nous, dans cette ascension vers plus de vérité, vers plus de lumière, vers plus de justice, pour les peuples comme pour les individus, n'oublions jamais nos morts glorieux !</br>Car c'est de leur sacrifice, c'est de leur sang généreusement versé, que va naître cette humanité nouvelle dont la Charte sera apportée au monde par la France immortelle toujours soldat du droit, toujours soldat de la liberté, toujours soldat de l'impérissable idéal ! »</p>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Discours-de-Larnaude-durant-cérémonie-du-14-novembre-1918-Séance-assemblée-26-novembre-1918-AJ-16-1799_3/1327273954.jpg)
Transcription : « […] exposés à la cynique et désolante domination de la force.Ce droit-là, Messieurs, le droit que nous enseignerons demain, ce droit où la force sera enfin au service de la justice, ce droit que nous n'entrevoyions que dans un avenir à la fois lointain et incertain, il est là, à notre portée.
Et c'est la France, qui de son verbe clair et vibrant, annonciateur déjà en 1789, des Droits de l'Homme et du Citoyen, enseignera encore au monde ce droit nouveau des peuples enfin libres et maîtres de leurs destinées ! Grande date, Messieurs, la plus grande peut-être de l'histoire de l'humanité ! Grande victoire, mais qui nous crée à tous, dans cette noble et vieille maison, sanctuaire et asile du droit, qui nous crée à tous, professeurs et étudiants, de nouveaux devoirs ! Haussons-nous jusqu'à eux ! Et dans cette carrière nouvelle qui s'orne devant nous, dans cette ascension vers plus de vérité, vers plus de lumière, vers plus de justice, pour les peuples comme pour les individus, n'oublions jamais nos morts glorieux !Car c'est de leur sacrifice, c'est de leur sang généreusement versé, que va naître cette humanité nouvelle dont la Charte sera apportée au monde par la France immortelle toujours soldat du droit, toujours soldat de la liberté, toujours soldat de l'impérissable idéal ! »
![of Law</em>, assembly meeting of June 23, 1919 (1/3)
<em>Source: National archives, class. no AJ/16/1799.</em></br></br><strong>
Because of the war, the decanal elections had to be postponed. Ferdinand Larnaude, who had been appointed as of November 1, 1913, remained in his post for the duration of the war. On June 1, 1919, in recognition of his role in the defense of the institution, his colleagues reappointed him for three more years. Speaking in the name of his colleague, Le Poittevin expresses the gratitude of all for their dean. Ferdinand Larnaude gives an overview of his work.</strong>
Transcription : « Vu l'article 31 du décret du 28 décembre 1885,</br>Arrête :</br>M. Larnaude, professeur de droit public général à la Faculté de Droit de l'Université de Paris, est nommé, pour trois ans, à date du 1<sup>er</sup> juin, Doyen de ladite Faculté.</br>Fait à Paris, le 2 juin 1919</br>Signé : Laferre.</br>M. Le Poittevin prononce les paroles suivantes :</br>Mon cher Doyen,</br>C’est la deuxième fois que j'ai l'honneur de vous installer dans vos fonctions. Lorsque vous avez pris possession du décanat au mois de novembre 1913, nous ne pouvions penser aux terribles épreuves qui devaient survenir et qui, pendant de longues années, ont causé tant de maux et de deuils, avant de se terminer par le triomphe de nos armes, de la France et du droit.</br>Tout ce temps a été pour vous, dans votre administration de Doyen, rempli de difficultés, soit que, surtout en 1914, restant en permanence à l'École, vous avez du pourvoir aux dangers qui paraissaient alors si redoutables de destruction, – soit que souvent aux prises avec des complications multiples et des embarras financiers vous ayez pu assurer la continuation des services, – soit enfin que vous ayez pris soin de maintenir et de développer l'influence de la Faculté, comme nous en avions encore tout récemment la preuve avec les étudiants américains : ils emporteront des leçons de nos Maîtres un souvenir qui sera fécond dans leur pays.</br>Le vote de présentation pour le renouvellement de votre Décanat a été l'éloquente expression de la reconnaissance et de la confiance de vos collègues.</br>Continuez donc, mon cher Doyen, en recevant nos remerciements et nos vœux, cette administration de notre Maison qui va vous demander avec votre même zèle des préoccupations incessantes, dans ces temps nouveaux où le monde semble chercher péniblement un équilibre social, mais où il faut que le Droit guide les réformes possibles et que la France, dans l'union souhaitable de tous, donne l'inspiration, l'exemple et l'enseignement de la Justice.</br>En vertu de l'arrêté ministériel du 7 juin 1914, je vous déclare installé dans vos fonctions. Veuillez, je vous prie, mon cher Doyen, reprendre votre place accoutumée à la Présidence de notre Assemblée.</br>Après ce discours, M. Le Poittevin déclare M. Larnaude installé dans ses fonctions et l'invite à prendre la présidence de l'Assemblée.</br>M. Larnaude prend la présidence et prononce le discours suivant : […] »</p>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Discours-de-Le-Poittevin-et-Larnaude-au-renouvellement-du-décanat-Registre-assemblée-faculté-séance-du-23-juin-1919-AJ-16-1799/2938183272.jpg)
![<em>Source: National archives, class. no AJ/16/1799.</em>
Transcription : « ‘Je suis profondément reconnaissant du nouveau témoignage de confiance que vous m'avez donné en me proposant encore par un nombre aussi important de voix au choix de M. le Ministre pour les fonctions de Doyen. Ce témoignage m'a été d'autant plus précieux qu'il est pour un certain nombre d'années, celles qui se sont écoulées depuis 1916, une approbation du passé ! Et de quel passé ! Que d'événements tragiques, que de deuils, que d'anxiétés mais aussi que d'espérances enfin réalisées depuis le 1<sup>er</sup> août 1914 jusqu'à cette date inoubliable du 11 novembre 1918 !</br>Pendant ces années de guerre, où tous nos nerfs étaient tendus, la Faculté de Droit a eu comme tous les organes de la vie nationale, une vie mouvementée. Les exercices ont été exposés aux dangers les plus graves. Jamais elle n'a faibli. Jamais elle n'a interrompu ses travaux, même sous les menaces du bombardement. Et aucune faiblesse, je le proclame avec fierté, ne s'est révélée, ni parmi les professeurs, ni parmi les étudiants ni dans son personnel administratif.</br>En ce qui me concerne, j'ai taché non seulement d'assurer, dans la mesure du possible, la protection matérielle de ses bâtiments et de ses collections, ainsi que la continuité de ses travaux, mais je me suis cru obligé de me faire entendre, en son nom, dans toutes les circonstances qui m'ont paru le demander. Ne sommes nous pas un des principaux organes du droit dans le pays et dans le monde et ne devions nous pas protester de toutes nos forces contre le cynisme provocateur d'ennemis qui le bafouaient et le violaient chaque jour ? Toutes les fois que l'occasion s'en est présentée, j'ai fait entendre en son nom le cri de la justice violée et du Droit inconnu ! Puissé-je avoir été l'interprète fidèle de votre pensée et de vos sentiments !</br>Aujourd'hui qu'une victoire éclatante est venu couronner l'admirable courage de nos soldats et la science de leurs chefs, la vie va redevenir normale dans la Faculté. Nous allons revoir toujours plus nombreux nos chers étudiants. Hélas ! Il en est que nous ne retrouverons pas, car ils ont versé pour la Patrie leur sang de héros !</br>Nous ne les glorifierons jamais assez !</br>De graves devoirs vont peser sur nous. Il faut d'abord liquider le passé, tâche lourde mais surtout délicate, dans laquelle tout en maintenant les justes exigences d'un minimum de savoir que nos diplômes ne doivent pas attester s'il n'existe pas, nous ne devons pas cependant méconnaître la reconnaissance que la France doit à ceux qui pendant quatre ans, et plus, interrompant leurs études, ont mis leur vie, leur santé, leur intelligence au service du pays !</br>Mais nous avons aussi à nous préoccuper de l'avenir.</br>Cette guerre va nécessairement constituer un tournant capital dans l'histoire du monde, et par conséquent nécessiter des changements profonds dans la vie économique, politique et intellectuelle de tous les pays. Une rénovation ou tout au moins une adaptation de tous les organes de […] »</p>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Discours-de-Le-Poittevin-et-Larnaude-au-renouvellement-du-décanat-Registre-assemblée-faculté-séance-du-23-juin-1919-AJ-16-1799_2/2033654796.jpg)
![<em>Source: National archives, class. no AJ/16/1799.</em>
Transcription : « […] l'État aux conditions nouvelles qui sont en gestation à l'heure actuelle vont s'imposer à bref délai. Les études de droit n'échappent pas à cette nécessité. Des changements s'y préparaient déjà avant la guerre, d'autres vont s'imposer qui ne peuvent encore être qu'incomplètement entrevus. La Faculté de Droit ne reculera devant aucun des devoirs nouveaux qui pourraient surgir devant elle, quels qu'ils soient ! Nous sommes avant tout les serviteurs du pays et la noble et vieille maison où nous avons le grand honneur de collaborer à l'œuvre importante de l'enseignement public du Droit et des sciences politiques peut, je crois pouvoir le dire en votre nom à tous, compter sur nous.’</br>Le procès verbal de la précédente séance est lu et adopté. »</p>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Discours-de-Le-Poittevin-et-Larnaude-au-renouvellement-du-décanat-Registre-assemblée-faculté-séance-du-23-juin-1919-AJ-16-1799_3-2/528994.jpg)


Toulouse and Maurice Hauriou






![<em>Source: Archives of Toulouse 1-Capitole University, Heritage registers, 2Z2-16 (1908-1924).</em></br></br>
<strong>The register of deliberations of the assembly and the faculty board transcribed Dean Hauriou's entire speech. He drew up an initial assessment and intended to show his students the way forward, calling for a "moral order".</strong>
Transcription : « Mercredi, 13 novembre 1918</br>Le mercredi matin, 13 novembre, à la première rentrée de cours après la congé donné à tous les établissements d'enseignement à l'occasion de l'armistice, M. le doyen Hauriou a réuni les étudiants et leur a adressé l'allocution suivante :</br>Messieurs, Bien des fois déjà, dans des heures anxieuses, je suis venu m'entretenir avec vous pour réconforter votre courage. Je viens cette fois-ci pour partager votre joie.</br>La victoire finale, en laquelle si souvent la France avait affirmé sa foi, est arrivée. C'est à peine si l'on ose y croire et cependant cela est vrai.</br>Dans l'essaim tumultueux des sentiments et des idées qu'éveille en vous cet événement formidable, je voudrais choisir quelques sentiments et quelques réflexions qui s'imposent particulièrement à nous dans l'enceinte de cette Faculté de Droit.</br>D'abord, nous devons nous retourner et nous incliner pieusement vers les sacrifices accomplis. Les sacrifices accomplis ce sont nos morts, nos disparus, nos mutilés, nos prisonniers et ce sont aussi nos fantassins, nos cavaliers, nos artilleurs qui ont peiné jusqu'au bout. 150 à 200 de nos anciens camarades sont tombés au Champ d'Honneur. Nous aurons à recueillir leurs noms, leurs faits et gestes, leurs citations et à les auréoler de leur gloire dans un Livre d'Or.</br>Il faut nous souvenir aussi que vos camarades des classes anciennes, antérieures à 1914, auront fait dans leur vie 6, 7 et 8 années de service ; que vos camarades des jeunes classes 1915, 1916, 1917, 1918 et 1919 ont été jetés dans la fournaise à dix-huit ans et que, pour eux aussi, le service sera prolongé.</br>Pour être déjà du passé et pour avoir été faits à la Patrie, ces sacrifices n'en sont pas moins grands. Rendons-nous compte que c'est une génération entière qui s'est sacrifiée pour nous, pour que nous ne devenions pas l'esclave de l'Allemand, pour que la France continue d'être. Soyons éternellement reconnaissants à cette génération d'hommes et d'enfants héroïques !</br>Cet hommage rendu au passé, regardons maintenant l'avenir de paix qui se lève devant nous. Tout le monde s'accorde à reconnaître qu'il ne sera pas sans nuages, sans difficulté ni sans labeur. Toute la vie française est à refaire ! Il n'y a pas seulement des villes dévastées à reconstruire, des champs à restaurer, des industries à réorganiser, il y a aussi des institutions à modifier et, surtout, des mœurs et des habitudes d'esprit à réformer. C'est un immense <em>risorgimento</em> à accomplir !</br>Déjà pour les esprits clairvoyants, cet effort de réorganisation nationale eût été nécessaire après les événements de 1870 et ce n'est pas pour avoir été ajournés pendant 50 ans qu'il est devenu moins urgent, au contraire.</br>Je n'ai pas l'intention, Messieurs, de dérouler devant vous le tableau de toutes les réformes politiques ou économiques qui vont s'imposer ; je n'en finirais pas et, au surplus, nous ne sommes pas ici dans le cadre qui convient. Vous n'êtes pas encore des hommes engagés dans l'action, mais de jeunes gens qui formez vos esprits par des études théoriques. Je me bornerai donc à appeler votre attention sur les devoirs nouveaux qui s'imposent à vous dans vos études théoriques de philosophie ou de droit.</br>Je vous en prie, remontez au dilettantisme des doctrines. Ce dilettantisme, qui a régné chez nous des années 1880 à 1910, pendant trente ans, nous l'avons payé cher. C'est à sa faveur que ce sont introduites dans nos théories beaucoup trop de doctrines allemandes qui n'étaient qu'une offensive d'avant-guerre pour nous désorganiser et nous désorienter moralement.</br>Persuadez-vous bien que la distinction du bien et du mal s'applique aux doctrines aussi bien qu'aux actes et qu'il y a des doctrines exécrables. Si la police de l'État s'est reconnue incompétente dans la chasse aux mauvaises doctrines, parce qu'elle est une trop lourde machine, si elle se borne à maintenir […] »</p>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Séance-13-novembre-1918-feuillet-272/3189158653.jpg)
![<em>Source: Archives of Toulouse 1-Capitole University, Heritage registers, 2Z2-16 (1908-1924).</em>
Transcription : « […] l'ordre matériel et si elle se désintéresse de l'ordre moral, rendez-vous compte qu'il existe cependant un ordre moral, que c'est à chacun de vous à le prendre au sérieux et à s'y conformer. Le sérieux avec lequel il convient de traiter intellectuellement l'ordre moral, voilà un sentiment anglo-saxon que nous ferons bien de vous assimiler.</br>Ce n'est pas que nous ayons moins de force morale que les autres dans l'action. Ce sont les forces morales de la France qui, dans cette guerre, ont sauvé le monde. Mais nous n'avons pas suffisamment le respect intellectuel de nos forces morales. Dans notre littérature comme dans nos théories, il nous plait de les discuter et de jouer avec elles.</br>Il a fallu la crise de cette guerre pour que nous retrouvions la conviction d'un idéal absolu de justice et de moralité humaine.</br>Messieurs, ne laissez plus s'obscurcir en vous cette conviction. Comme Antée, la France a repris des forces en touchant, – déblayé par la secousse du cataclysme –, le terrain sacré de l'idéal éternel. Ne laissez pas s'affaiblir en vous cette force retrouvée de l'idéal.</br>Si les transmissions télégraphiques n'ont pas déformé sa pensée, le dernier chancelier de l'empire allemand, le prince Max de Bade, dans un message suprême à son peuple, paraît lui avoir dit, en guise de consolation, que, s'il n'a pas obtenu la victoire matérielle qu'il attendait, en revanche, il a gagné sur lui-même une victoire morale en renonçant à sa fausse conception du Droit identifié avec la Force.</br>Ainsi, le vaincu aurait avoué son erreur morale. Le vainqueur, de son côté, se félicite triomphalement d'avoir été dans la vérité.</br>Dans les séances historiques du 11 novembre, à la Chambre des Députés et au Séant, M. Clémenceau a conclu les communications de l'armistice par ces émouvantes paroles : ‘La France, hier, soldat de Dieu, aujourd'hui, soldat de l'humanité, sera toujours le soldat de l'idéal.’ Du point de vue de l'idéal de justice où M. Clémenceau s'est placé, idéal absolu et éternel, comprenez que : ‘soldat de Dieu, soldat de l'humanité, soldat de l'idéal’ cela signifie une seule et même chose car notre Dieu n'est pas le vieux Dieu allemand particulariste mais le Dieu de l'humanité et de l'idéal de l'humanité.</br>Ainsi, Messieurs, cette victoire est bien une victoire de l'idéal moral éternel. La France est bien dans le sens de la vie, elle est bien dans le sens voulu par les forces morales qui gouvernent l'espèce humaine. Votre devoir présent d'étudiants est de prendre au sérieux cette question morale, de lui faire une place d'honneur dans vos études et de commencer la reconstruction de la France par votre propre reconstruction intellectuelle.<br>Vive la France victorieuse et régénérée par la Victoire ! »</p>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Séance-13-novembre-1918-feuillet-273/2828258183.jpg)
Vive la France victorieuse et régénérée par la Victoire ! »


Deans and professors: legal personalities engaged in the public scene



Transcription : « Assemblée de la FacultéSéance du jeudi 7 juin 1917La Faculté s'est réunie aujourd'hui, à quatre heures et demie sous la présidence de Me Larnaude, doyen.Étaient présents :MM. Jobbé-Duval, Le Poittevin, Weiss, Leseur, Jay, Berthélemy, Fernand Faure, Souchon, Fournier, Capitant, Hitier, Meynial, professeurs,Rist, Joseph Barthélemy, agrégésLévy-Ullmann, chargé des fonctions d'agrégéEt Chapuis, secrétaire.Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.Communications diverses Mr le Doyen fait connaitre à l'Assemblée que les Facultés de Droit de province, ainsi que les professeurs de droit des Universités des pays alliés, italiens et anglais, ont adhéré au projet d'adresse au président W. Wilson et ont approuvé le texte. En l'absence de Mr le Doyen, Mr Le Poittevin s'est rendu auprès de l'ambassadeur des États-Unis pour lui communiquer le texte de l'adresse arrêté par la Faculté de Droit de Paris. Le texte a eu la pleine approbation de l'Ambassadeur qui a assuré à Mr Le Poittevin que le président W. Wilson serait très sensible aux sentiments exprimés par les professeurs de droit des nations alliées. L'adresse a été cablée au président et Mr le Doyen va demander à l'Ambassadeur l'autorisation de la publier dans les journaux. »








Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
Digitalized document available here.

Source: Royal Library of Belgium.
For the Belgian academic community, the question of academic neutrality during the war was particularly acute following the opening of the Von Bissing University in Ghent by the occupying authorities. Very quickly, on this point in any case, neutrality proved impossible. From then on, two camps were set up. This first document is a newspaper article that presents the reactions of the Belgian government in exile and the sanctions planned from 1916 onwards against professors who had collaborated in this university, in anticipation of the end of the war.
Source Universiteitsbibliotheek Gent – Bibliothèque de l’Université de Gand.
The second document on the Von Bissing University shows the commitment of certain professors to this creation of the occupying power: this is the visiting card of Professor Labberton, who was in charge of the natural law course and the international law course at the new university.
Another example is that of Charles Jacquier, dean of the Catholic Faculty of Law in Lyon since 1906 and former president of the Lyon Bar Association. As this document and the following three show, he was heavily involved in public life throughout the war, but mainly at the local and regional level. As a member of the Academy of Sciences, Literature and Arts of Lyon, he used this platform to denounce German propaganda.

In another intervention, Dean Jacquier was appointed as speaker for the important gathering on 30 May 1915 in Lyon, recounted here. Bringing together religious, civil and military authorities from the city before an audience of 4,000 to 5,000 people who had come to celebrate the Sacred Union, it was an opportunity for the lawyer to give a speech on ‘German barbarism’, in which he asserted that in the circumstances of this war, hatred was a form of justice.

Digitized document consultable ici.
However, Charles Jacquier's interventions differed from those of Ferdinand Larnaude and Maurice Hauriou: while they drew on elements of the War of Law, they also provided an opportunity for the dean to promote a Catholic and conservative vision of society and civilization that resonated particularly strongly at that time. His December 1915 lecture on La famille et la patrie (The Family and the Fatherland), reproduced here, is one example.

Charles Jacquier continued to speak out on the issue of the birth rate and its link to victory and the reconstruction of France throughout the war. Here is an example from 1917.

In his defence of France as the eldest daughter of the Church, one of Charles Jacquier's main causes throughout the war was the fate of the churches and cathedrals destroyed by the Germans, which he saw as the ultimate symbol of German barbarism.
Deans joining anti-German general discourse


![Source: Cujas Library, class. no 45.006-1920.</em></br>Digitalized document <a href="http://expo-grande-guerre-biu-cujas.univ-paris1.fr/en/?page_id=9470" target="blank" rel="noopener">available here</a>.</br></br>
<strong>By the same Lefort, this article is a review of Jacques Hillemacher's book, <em>Les Germains devant l’histoire</em> [<em>Germanics Before History</em>] and attests to the persistence of an anti-German discourse even after the war.</strong>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Joseph-Lefort-Compte-rendu-Les-Germains-devant-l’histoire-de-J_-Hillemacher-RGD-1920/3009853688.jpg)





![<em>Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.</em></br>Digitalized document <a href="/en/?page_id=9510" target="blank" rel="noopener">available here</a>.</br></br>
<strong>After having posited that Germans are barbaric, then that they have always been so, some jurists went further by attributing this fact to a "German race".</br>One journal in particular publishes these jurists' writings, the <em>Revue catholique des institutions et du droit</em> [<em>Catholic Journal of Institutions and Law</em>].</br>
Three examples have been gathered here with two articles by Emmanuel Lucien-Brun and one by Gabriel Théry.</br>
Emmanuel Lucien-Brun was one of the sons of legitimist Catholic senator Lucien Brun. This article reviews the history of European alliances since the Franco-Prussian war and draws up a statement of the forces present at the beginning of hostilities. It compares the long-standing preparation of Germany and its propaganda with the unpreparedness of France and its allies.</strong>](/wp-content/uploads/cache/2018/10/Emmanuel-Lucien-Brun-La-guerre-mondiale-RCDID-août-1914/2624979239.jpg)








