Le paysage universitaire belge tel qu’il se développe à partir de la première loi sur l’enseignement supérieur du 27 septembre 1835 est le fruit d’un raccord historique ainsi que d’un consensus parlementaire sur la liberté d’enseignement, la décentralisation géographique et la centralisation structurelle. L’histoire de l’enseignement supérieur en Belgique pour l’époque contemporaine débute au tournant du xixe siècle, lorsque l’espace « belge » annexé à la République et constitué en départements connait, en 1797, la fermeture de l’ancienne université de Louvain. Celle‑ci intervient dans le cadre de l’abolition des universités par la décision de la convention du 15 septembre 1793. Après une période de vacance apparente, l’enseignement supérieur dans les départements dits « réunis » est soumis aux réformes napoléoniennes. La loi du 22 ventôse an XII (13 mars 1804) organise les études juridiques en Belgique.pour lire la suite…
Category: Des institutions et leur histoire
Supprimée, provisoire, consacrée : la difficile renaissance de la faculté de droit à Bordeaux
Ayant connu assez tôt l’expérience de l’enseignement avec son auditorium et les cours d’Ausone (≃ 310-394) au ive siècle de notre ère, Bordeaux doit pourtant attendre longtemps avant de voir l’ouverture de sa première université officielle. Ville riche d’un port marchand à l’importante activité, ce n’est qu’au xve siècle que l’enseignement du droit y est dispensé dans l’Universitas Burdigalensis. Sa structure restera sensiblement identique pendant près de 350 ans avant d’être balayée par les élans révolutionnaires. La cité connaîtra nombre d’arrêtistes/jurisconsultes de renom tels que Nicolas Boerius (1469-1539), Bernard Automne (1574 ?-1666), Étienne Cleirac (1583-1657), Abraham Lapeyrère (1598 ?-1690 ?), ou encore le célèbre parlementaire Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu (1689-1755). La Révolution de 1789 entraîne, à Bordeaux comme ailleurs, la disparitionpour lire la suite…
Toulouse et Paris : deux Facultés de droit liées et concurrentes
Paris et Toulouse sont les deux plus grandes facultés de droit françaises. Tout au long du xixe siècle, elles dominent le paysage académique de l’Hexagone, notamment par leur attractivité, le nombre de leurs étudiants inscrits et des diplômes délivrés. Elles partagent avec les autres facultés juridiques (une dizaine sur le territoire national) crées par Napoléon, à partir de 1804, une même vocation professionnalisante : elles organisent des examens et délivrent prioritairement les titres nécessaires à l’accès aux professions juridiques et judiciaires (magistrats, avocats, professeurs, etc.) pour les enfants des classes les plus favorisées. Partout, l’enseignement est centré sur le droit civil, le droit romain et la procédure. Il ne fait guère de place – ou très exceptionnellement – aux autres branches du droit (le droit administratif, le droit commercialpour lire la suite…