[Dekan Larnaudes Rede anlässlich der Zeremonie am 14. November 1918], Registres de délibérations du conseil et de l'assemblée de la faculté de droit de Paris, séance de l'assemblée du 26 novembre 1918 (Folge).
Source Archives nationales, cote AJ/16/1799.
Abschrift : « […] ce jour-là, à ces martyrs du droit, une palme de bronze, symbole de leur sacrifice et de leur gloire !
Le 11 septembre 1916, leurs camarades roumains renouvelaient cet hommage, en entrant eux-mêmes dans la sainte croisade de la liberté.
Aujourd'hui, au lendemain de l'armistice, qui consacre la plus éclatante victoire du droit que l'humanité ait encore vue, nous venons de nouveau, professeurs et étudiants, dire à ces vaillants, dont les ombres augustes et magnifiques flottent au-dessus de nos têtes, notre douleur de ne plus les voir parmi nous ; nous venons dire à leur familles la part que nous prenons à leur deuil ; nous venons dire aussi notre orgueil de savoir qu'ils ont collaboré à ce triomphe du droit et de la liberté.
430 étudiants de la faculté ont fait, pendant ces quatre années, l'offrande de leur vie à la grande cause qui vient de triompher ! La liste est enfin close aujourd’hui !
Qu'ils soient loués, qu'ils soient fêtés, qu'ils soient magnifiés, en même temps que les étudiants américains, anglais, belges, italiens, grecs, portugais, roumains et serbes ! Nous les réunissons tous dans un même hommage d'admiration et de reconnaissance !
Grâce à eux, grâce aux admirables armées de la France et de l'Entente, le droit est encore debout, et il domine le monde ! Grâce à eux, le péril qui menaçait les principes que nous enseignons ici, a été écarté !
Qu'aurait pu signifier en effet la victoire de ces nouveaux Barbares, descendants de ceux qui brisèrent l'élan d'une grande civilisation et firent sur l'Europe une nuit de plusieurs siècles ?
Cette victoire aurait signifié le triomphe de la force brutale, elle aurait amené l'abaissement de la justice au rôle de servante de cette force, elle aurait renversé les idées juridiques les plus sacrées et les plus nécessaires à la civilisation ; le respect de la parole donnée, la protection des faibles, elle aurait enfin amené fatalement la disparition de la liberté, de cette liberté qui ennoblit la vie des hommes ici-bas !
Grâce à nos admirables armées, grâce aux soldats qui sont venus se ranger à nos côtés, et dont on ne dira jamais assez le courage, l'abnégation, l'endurance, et dont ceux que nous pleurons aujourd'hui que nous pleurerons toujours, partagent le triomphe, grâce à la science militaire de leurs chefs et en particulier de celui qui a fait revivre, pour la France, cette gloire militaire qu'elle ne se consolait pas d'avoir perdue, grâce enfin à ce grand Français qui, malgré ses 77 ans, a montré plus de jeunesse, plus de virilité, plus de volonté créatrice d'énergie que les plus jeunes, le Droit sort vainqueur de cette lutte. Il en sort non seulement raffermi et sanctifié dans ses immortels principes, mais rajeuni, renouvelé, prêt à prendre un puissant essor dans la voie de nouveaux progrès, à la veille d'organiser et de protéger de sa forte ossature les rapports entre les peuples jusqu’ici […] »